Une lycéenne agressée sexuellement pendant son bac de sport : "j'ai eu peur, je n'ai même pas pu crier"

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La jeune fille a déposé une pré-plainte en ligne. Image d'illustration. © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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Europe1.fr avec AFP
Lors d'une course d'orientation à Villeneuve d'Ascq, une jeune fille dit avoir été agressée par un homme. La direction académique indique "prendre la mesure de la gravité des faits". 

L'épreuve de course d'orientation du bac pour le lycée Kernanec de Marcq-en-Baroeul, a-t-elle été suffisamment surveillée ? Le vendredi 18 mai, au parc du Héron de Villeneuve d'Ascq, une jeune élève, Léa (le prénom a été modifié), raconte auprès de Franceinfo avoir été agressée sexuellement par un homme. 

"Il a sorti son sexe et s'est collé contre ma cuisse". Les participants devaient suivre un parcours d'orientation dans une forêt à la recherche de balises numérotées. Léa décide alors de s'allier avec une autre élève pour chercher ensemble les balises. "On a vu un homme qui avait peut-être 20 ou 30 ans, je ne sais pas, et il nous a demandé ce qu'on faisait, et notre âge. Je ne le sentais pas alors on s'est éloignées", raconte la lycéenne. Mais l'individu finit par les rattraper. "Le mec était vraiment tout près de moi, il a sorti son sexe et s'est collé contre ma cuisse", témoigne encore Léa, avant d'ajouter : "j'ai eu peur, je n'ai même pas pu crier, je suis partie en courant".

Les deux jeunes filles préviennent alors une enseignante qui encadre l'épreuve, mais ne récoltent aucun soutien. "Elle nous a dit de nous débrouiller pour retrouver notre chemin avec la carte", s'indigne Léa. Pourtant, une deuxième élève assure avoir croisé un homme, qui, selon elle, lui a "demandé une fellation en échange d'indications pour trouver des balises". 

La réaction surprenante d'une enseignante. Alors que les participantes refusent désormais de continuer l'épreuve, l'enseignante se fait menaçante. "Tu vas courir, sinon c'est zéro", aurait-elle signifié aux lycéennes, tout en minimisant les faits : "ce n'est quand même pas la première fois que vous voyez un homme nu".

Contacté par Franceinfo, le directeur académique du Nord Jean-Yves Bessol confirme que "des jeunes filles ont rencontré des individus masculins qui ont tenu des propos à caractère sexuels", et fait état d'une "exhibition sexuelle". 

"C'était une agression sexuelle, il ne s'est pas juste montré, il m'a touchée", martèle cependant Léa. 

La lycéenne a déposé une pré-plainte. Jean-Yves Bessol assure "prendre la mesure de la gravité des faits", et indique que "l'enseignante a été reçue par le chef d'établissement pour un rappel à ses obligations de sécurité", évoquant une réaction qui "n'a pas été appropriée". 

La semaine suivant les faits, confirme-t-il également, "le proviseur et son adjoint se sont rendus dans toutes les classes, notamment pour assurer aux élèves qu'ils ne seraient pas pénalisés dans leur notation pour le baccalauréat". De son côté, Léa a déposé une pré-plainte en ligne contre son agresseur, qu'elle n'a pas encore signée.