Un policier mis en examen après une mort suspecte à Paris en 2015

Le policier qui a procédé à l'interpellation a été mis en examen le 28 mars pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner
Le policier qui a procédé à l'interpellation a été mis en examen le 28 mars pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner © BORIS HORVAT / AFP
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Dans la nuit du 5 au 6 mars 2015 à Paris, Amadou Koumé, 33 ans, a succombé à un œdème pulmonaire au cours de son interpellation.

Amadou Koumé, père de famille âgée de 33 ans, est mort quelques heures après avoir été interpellé dans la nuit du 5 au 6 mars dernier, près de la gare du Nord. Selon les informations du Parisien, le policier de la brigade anticriminalité (BAC) qui a procédé à son interpellation a été mis en examen le 28 mars pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Deux étranglements par derrière. Au soir du 5 mars, Amadou Koumé se trouve dans un café situé non loin de la gare du Nord. L'homme, originaire de l'Aisne, tient alors des propos incohérents. Peu après minuit, la police est appelée. L'état mental de l'homme nécessite visiblement une prise en charge psychiatrique. Quand les policiers s'avancent pour le maîtriser, le Picard se débat. Deux autres équipes de la BAC sont appelées successivement en renfort. Devant l'inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", le policier mis en examen a déclaré avoir pratiqué un étranglement par derrière, contraignant Amadou Koumé à s'asseoir. Mais l'homme continue à se débattre, rapporte Le Parisien. "J'ai retourné M. Koumé sur le ventre et j'ai pratiqué de nouveau un étranglement arrière", explique le policier.

Un œdème pulmonaire majeur. Les policiers finissent par maîtriser le trentenaire. Pieds et mains entravés, il va rester quatre minutes allongé sur le ventre, au sol, indique Le Parisien, qui rappelle que "la doctrine préconise de limiter au maximum cette position". Même installation dans le fourgon de la BAC qui le conduit au commissariat du 10e arrondissement de Paris, où les policiers constatent que l'homme a fait un malaise. L'intervention des pompiers n'y changera rien, Amadou Koumé a succombé à un œdème pulmonaire majeur qui "résulte de l'association d'une asphyxie mécanique par traumatisme cervical et laryngé et d'une intoxication à la cocaïne", selon les médecins légistes, cités par Le Parisien.

Le policier de la BAC a nié sa responsabilité dans la mort du trentenaire. L'homme a déjà reçu un blâme par sa hiérarchie pour usage disproportionné de la force.