Tirs devant une synagogue à Sarcelles : deux adolescents mis en examen, le caractère antisémite pas retenu

Le caractère antisémite de l'acte n'avait pas été retenu par le juge des enfants.
Le caractère antisémite de l'acte n'avait pas été retenu par le juge des enfants. © Jeff PACHOUD / AFP
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Europe1.fr avec AFP , modifié à
Les deux jeunes de 15 et 16 ans ont reconnu avoir tiré depuis le balcon d'un immeuble situé en face de la synagogue. Un homme qui se trouvait devant le bâtiment a été légèrement blessé.

Deux adolescents ont été mis en examen pour "violences avec arme et en réunion" après avoir tiré vendredi soir à la carabine à plomb devant une synagogue de Sarcelles, dans le Val-d'Oise, blessant légèrement un homme au mollet, a indiqué lundi le parquet de Pontoise, précisant que le caractère antisémite de l'acte n'avait pas été retenu par le juge des enfants.

Un homme légèrement blessé. Les deux jeunes, âgés de 15 et 16 ans, ont été interpellés samedi à Sarcelles où vit une importante communauté juive, au lendemain des faits, a ajouté le parquet, confirmant une information du Parisien. Ils ont reconnu avoir tiré depuis le balcon d'un immeuble situé en face de la synagogue, située rue Charles Péguy, a ajouté le parquet. Un homme qui se trouvait devant le lieu de culte a été légèrement blessé par un tir. Il souffrait d'une "blessure superficielle", a déclaré au Parisien le maire (PS) Patrick Haddad, en condamnant l'agression.

Deux "écervelés sans aucune notion d'antisémitisme". Ils ont été présentés lundi à un juge des enfants, qui n'a pas retenu "la circonstance aggravante d'appartenance à la religion, que le parquet avait relevée", a précisé le parquet à l'AFP. Les deux mineurs ont été laissés libres, "avec une mesure de réparation pénale dans l'attente du jugement pour l'un des deux", a ajouté le parquet. Selon la source proche de l'enquête, leur profil était plutôt celui de deux "écervelés sans aucune notion d'antisémitisme, qui tiraient un peu au hasard". Moïse Kahloun, le président de la communauté juive de Sarcelles, avait lui aussi dénoncé une agression d'abord motivée par la bêtise. "Ce n'est pas une agression antisémite. Ce sont des enfants qui auraient tiré sur n'importe qui". 

Une multiplication des actes antisémites. Cette agression a eu lieu alors que plusieurs actes antijuifs ont été recensés la semaine dernière : croix gammées barrant le visage de Simone Veil, arbre à la mémoire du jeune Ilan Halimi scié. Lors de l'"acte 14" des "gilets jaunes" samedi dernier, le philosophe Alain Finkielkraut a essuyé de violentes injures antisémites à Paris. Mardi soir, plusieurs rassemblements sont prévus en France contre l'antisémitisme, dont un grand à Paris où se rendront Edouard Philippe et une grande partie du gouvernement ainsi que les représentants d'une vingtaine de partis. Les actes antijuifs ont bondi de 74% en 2018, selon les chiffres du gouvernement.