Procès en appel du "bébé du coffre" : cinq ans de prison ferme pour la mère

La justice a condamné à cinq ans de prison ferme la mère qui avait enfermé sa petite fille dans le coffre de sa voiture pendant plusieurs mois.
La justice a condamné à cinq ans de prison ferme la mère qui avait enfermé sa petite fille dans le coffre de sa voiture pendant plusieurs mois. © JACQUES DEMARTHON / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Rosa da Cruz, qui avait enfermé sa petite fille dans le coffre d'une voiture ou dans un sous-sol pendant 23 mois, a été condamnée à cinq ans de prison ferme mercredi par la justice.

Une peine de cinq ans de prison ferme a été prononcée mercredi en appel à Limoges à l'encontre de Rosa da Cruz, la mère de Séréna, le bébé dit "du coffre", resté caché et confiné pendant 23 mois, au prix d'infirmités aujourd'hui permanentes. 

Suivi socio-judiciaire de six ans

La peine prononcée par la cour d'assises d'appel de la Haute-Vienne, après quatre heures de délibérations d'un jury de huit femmes et un homme, à la majorité absolue, est assortie d'un suivi socio-judiciaire de six ans, avec obligation de soins. La cour d'assises a également ordonné le retrait total de l'autorité parentale à l'accusée, mère de trois autres enfants, sur la petite Séréna.

Une peine de "pas moins de dix ans" de prison avait été requise contre la mère de l'enfant, qui a passé ses 23 premiers mois dans une voiture ou un sous-sol, à l'insu de tous. Rosa da Cruz, 51 ans, qui comparaissait détenue, avait été condamnée en première instance en novembre 2018 par la cour d'assises de la Corrèze à cinq ans de prison, dont trois avec sursis.

Des séquelles irréversibles

Le parquet général avait fait appel, de même que Rosa da Cruz, notamment de sa déchéance "totale" d'autorité parentale sur Séréna. Découverte à l'occasion d'une réparation de voiture, Séréna a passé presque deux ans dans un couffin, le plus souvent dans le coffre du break maternel, ou dans une pièce en travaux au rez-de-chaussée de la maison familiale, à l'insu de toute la maisonnée. 

À bientôt 8 ans, Séréna a le développement mental d'un enfant de 2-3 ans, et vivra jusqu'à sa majorité au moins entre famille d'accueil et institut spécialisé, ont indiqué les experts au cours des huit jours de procès.

"Parce que Séréna est détruite, vous ne pouvez pas la (sa mère) laisser repartir avec un blanc-seing", avait lancé l'avocat général Claude Derens en demandant une sanction plus lourde qu'en première instance pour punir cette "violence superlative". Me Chrystèle Chassagne-Delpech, avocate de Rosa da Cruz, avait de son côté demandé l'acquittement, plaidant le "déni de grossesse" - le 3ème en quatre maternités - suivi d'un "déni d'enfant".