Quelque 150 supporteurs bastiais ont quitté la Corse lundi soir à bord d'un vol charter spécial pour assister mardi au procès de sept d'entre eux, jugés pour violences contre des policiers à Reims, le 13 février en marge d'un match Reims-Bastia, a-t-on appris de source aéroportuaire.
Un avion spécialement affrété. Un avion a été spécialement affrété par la compagnie française XL Airways, a précisé cette source. La préfecture de la Marne a indiqué avoir "pris des précautions" sur le plan du maintien de l'ordre, en vue de ce procès. "Il y aura un dispositif adapté à la situation", a-t-on ajouté.
Jusqu'à cinq ans d'emprisonnement. Soupçonnés de violences contre des policiers commises, les sept supporteurs du SC Bastia comparaissent devant le tribunal correctionnel de Reims. Lors de ces incidents, un supporteur, Maxime Beux, avait perdu l'usage d'un oeil, ce qui avait suscité des manifestations de protestation en Corse, le mois dernier. Poursuivis pour "menaces, rébellion et outrage à personnes dépositaires d'une autorité publique", ils encourent jusqu'à cinq années d'emprisonnement.
Un dirigeant du club entendu. "Demain commence le procès de nos supporteurs et la personne qui a crevé l'oeil de l'un d'eux n'est toujours pas inquiétée", a réagi le secrétaire général du SC Bastia, Antonio Agostini, arrivé lundi à Reims "par solidarité avec nos supporteurs". Ce dernier est d'ailleurs cité à comparaître au procès. "Depuis plus d'un mois, nous n'avons toujours aucun écho de ce qui se passe pour le fonctionnaire au flashball et la fine équipe de la BAC (brigade anti-criminalité) qui s'est défoulée sur des supporteurs, c'est quand même un comble", a-t-il ajouté.
La défense demande un renvoi. "On va demander un renvoi à un juge d'instruction pour avoir un complément d'information, un complément d'enquête", a déclaré Mathieu Fabiani, l'avocat d'un des supporters corses. Une plainte pour "faux et usage de faux" contre les policiers rémois, a par ailleurs été déposée, a annoncé lundi un autre avocat. Les bandes vidéos "montrent des actes de violence et de brutalité de la part des forces de l'ordre, et uniquement des forces de l'ordre", a ainsi affirmé Jean-André Albertini, "c'est pourquoi nous déposons plainte pour faux et usage de faux". Le 19 février, les supporters bastiais avaient déjà porté plainte contre X pour violences aggravées.