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Thibaud Hue avec AFP / Crédits photo : CHRISTOPHE SIMON / AFP , modifié à
Des ossements correspondant au corps du petit Emile ont été retrouvés samedi à proximité du Haut-Vernet. Une découverte qui relance l'enquête sur la disparition du garçon de 2 ans et demi. Europe 1 fait le point sur les temps forts de cette enquête, jusqu'à cette découverte.

C'est une découverte majeure depuis la disparition du petit Émile, début juillet 2023. Le parquet d'Aix-en-Provence a annoncé ce dimanche que des ossements correspondant au corps du garçon de 2 ans et demi ont été retrouvés à proximité du hameau du Haut-Vernet dans les Alpes-de-Haute-Provence. Europe 1 revient sur les dates-clés de la disparition mystérieuse du bambin jusqu'à cette macabre découverte.

8 juillet 2023 : disparition et premières recherches

Le 8 juillet 2023, à 17h15, Emile est aperçu pour la dernière fois par deux voisins dans une ruelle du Haut-Vernet, hameau de 25 habitants à 1.200 mètres d'altitude, sur les flancs du massif des Trois Évêchés dans les Alpes-de-Haute-Provence, où il venait d'arriver pour les vacances d'été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels. Ses parents, une famille catholique très croyante, habitent La Bouilladisse dans les Bouches-du-Rhône et ne sont pas présents ce jour-là.

La gendarmerie est alertée vers 18 heures et une enquête pour recherche des causes de disparition inquiétante débute le 9, assortie d'un appel à témoins. Une battue réunit des centaines d'anonymes venus prêter main forte les deux premiers jours. Enquêteurs et militaires continuent ensuite à inspecter minutieusement 97 hectares de champs, bois et terrains escarpés, sans succès. La trentaine de maisons du hameau rattaché à la commune du Vernet sont aussi fouillées, les habitants interrogés et leurs véhicules visités.

12 juillet : ouverture d'une information judiciaire

Le 12 juillet le parquet de Digne annonce que l'enquête bascule sous le régime de l'enquête préliminaire. Puis, le 18, il ouvre une information judiciaire justifiée par "la complexité de l'affaire" auprès du pôle de l'instruction d'Aix-en-Provence dans les Bouches-du-Rhône. Deux juges d'instruction sont saisis du dossier, toujours pour recherche des causes de disparition inquiétante.

Débute un minutieux travail d'analyse des données recueillies, soit 1.200 appels passés à la ligne téléphonique dédiée et une masse considérable d'informations concernant la téléphonie de toutes les personnes ayant "borné" vers le Haut-Vernet le jour de la disparition d'Emile. Le 25, des équipes cynophiles spécialisées dans la détection de restes humains, appuyées par des drones, sont déployées au Vernet.

21 août : enquête élargie à des motifs criminels

L'enquête judiciaire est élargie aux faits criminels "d'enlèvement" et "séquestration", apprend-on le 21 août de source judiciaire. Cette décision, "purement technique", "n'est pas liée à une évolution dans l'enquête" sur la disparition toujours inexpliquée du garçonnet, mais "ce cadre procédural offre plus de souplesse" aux enquêteurs, souligne le procureur-adjoint.

24 novembre : l'appel vibrant des parents

Dans leur première prise de parole, les parents de l'enfant déclarent fin août dans l'hebdomadaire Famille Chrétienne n'avoir "rien à cacher" et déplorent des "témoignages malveillants dans la presse". "On imagine forcément le pire, mais on ne peut s'empêcher d'espérer...", dit le père. Dans le même hebdomadaire le 24 novembre, à la veille du troisième anniversaire d'Emile, ses parents diffusent un appel vibrant : "Comprenez notre détresse, dites-nous où est Emile", demande la mère.

28 mars 2024 : une "mise en situation"

Le 8 janvier 2024, le parquet d'Aix-en-Provence indique que l'enquête "est toujours très active" et a pris "une autre forme, plus technique". Les enquêteurs de la gendarmerie doivent désormais "analyser l'ensemble des éléments recueillis" et notamment une masse de données numériques et de téléphonie des personnes ayant borné sur place ou aux alentours peu avant et peu après la disparition, détaille le procureur de la République d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon.

Le 28 mars, la famille d'Emile, des voisins et d'autres témoins visuels, soit 17 personnes, sont réunis par la justice au Haut-Vernet pour une "mise en situation", visant à reconstituer le moment où l'enfant a été aperçu pour la dernière fois.

31 mars : la découverte d'"ossements"

Dimanche 31 mars, le parquet d'Aix-en-Provence annonce que des "ossements" correspondant au corps du garçonnet ont été retrouvés la veille à proximité du Vernet. "Les analyses d'identification génétiques ont permis "de conclure ce dimanche qu'il s'agissait des ossements de l'enfant Emile Soleil" (NDLR : son nom de famille), affirme le procureur d'Aix-en-Provence, sans donner d'éléments sur la cause du décès de l'enfant.