Police : le port des "caméras piétons" généralisé

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Pierre de Cossette et C.P.-R. , modifié à
Le port de ces petits appareils sur l'uniforme, et déjà expérimenté depuis trois ans, va être étendu, a annoncé Manuel Valls à l'issue du comité interministériel aux Mureaux, lundi.

C'est un boîtier de la taille d'un paquet de cigarettes, accroché à la poitrine. Le port des "caméras piétons", expérimentées depuis trois ans par les policiers, va être étendu, comme le rapportait Europe 1, il y a une quinzaine de jours. Si l'on ne connaît pas encore le calendrier précis de leur généralisation, ces appareils qui vont "faire partie de l'équipement classique des forces de l'ordre sur le terrain", a annoncé Manuel Valls, lundi matin, à l'issue du comité interministériel se tenant dans la commune populaire des Mureaux, dans les Yvelines, dix ans après les émeutes dans les banlieues.

Changer les rapports entre forces de l'ordre et citoyens. Ces petites caméras embarquées sont accrochées au niveau de la poitrine du policier en patrouille. Elles filment aussi bien les contrôles d'identité que les interpellations. La subtilité du dispositif, c'est que l'écran, bien visible, est tourné vers la personne contrôlée ou interpellée. Le but est ainsi de désamorcer les tensions puisque l'individu se voit alors comme dans un selfie. Il sait qu'il est filmé, mais aussi que toutes les images pourront être retenues contre lui.

Un dispositif efficace mais coûteux. Cela fait maintenant trois ans que ces petits appareils sont testés dans plusieurs départements. Actuellement, 766 "caméras piétons" équipent les policiers. Une expérimentation estimée "concluante", lundi, par le Premier ministre, car elle permet à la fois de protéger les force de l'ordre et de vérifier qu'une intervention s'est produite correctement. C'est la raison pour laquelle il souhaite étendre l'usage de celles-ci. Toutefois, cela ne signifie pas que chaque policier portera une caméra sur son uniforme. L'opération serait en effet extrêmement coûteuse, le prix d'une caméra s'élevant à 1.500 euros.

Un encadrement législatif à définir. L'obstacle majeur à la généralisation de ces caméras-piétions demeure, aujourd'hui, législatif. Le Conseil d'Etat exige un texte qui encadre l'utilisation de ces appareils, comme la durée de conservation des données. A Matignon, on précise qu'au-delà des personnes contrôlées, ces caméras peuvent se révéler un peu intrusives pour les policiers eux-mêmes.

Des discussions vont donc être engagées, mais le principe convient à tout le monde. Du côté des forces de l'ordre, celui-ci est beaucoup plus apprécié que le récépissé dont il avait été question, durant la campagne présidentielle de 2012, pour lutter contre les contrôles au faciès. Ce dernier avait d'ailleurs été abandonné dans les mois qui ont suivi.