Passage à tabac en 2015 : le militant d'ultradroite Loïk Le Priol condamné à deux ans de prison ferme

Loïk Le Priol et Romain Bouvier, en détention provisoire pour le meurtre en mars de l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Arramburu, ont été condamnés mercredi à Paris à deux et trois ans de prison ferme
Loïk Le Priol et Romain Bouvier, en détention provisoire pour le meurtre en mars de l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Arramburu, ont été condamnés mercredi à Paris à deux et trois ans de prison ferme © Benoit PEYRUCQ / AFP
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avec AFP
Loïk Le Priol et Romain Bouvier, en détention provisoire pour le meurtre en mars de l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Arramburu, ont été condamnés mercredi à Paris à deux et trois ans de prison ferme pour la violente agression en 2015 de l'ancien responsable d'un groupuscule d'extrême droite. 

Loïk Le Priol et Romain Bouvier, en détention provisoire pour le meurtre en mars de l'ex-rugbyman argentin Federico Martin Arramburu, ont été condamnés mercredi à Paris à deux et trois ans de prison ferme pour la violente agression en 2015 de l'ancien responsable d'un groupuscule d'extrême droite. 

Quatre ans de prison, dont deux ferme

Leurs trois co-prévenus ont été condamnés à des peines allant de deux ans avec sursis à cinq ans dont deux ans ferme, le tribunal judiciaire de Paris retenant pour tous la circonstance aggravante de la préméditation.

En octobre 2015, ils avaient infligé des gifles, de nombreux coups de pied et de poing à Edouard K., ancien dirigeant du Groupe union défense (GUD), à son domicile, l'avaient menacé d'un couteau puis contraint à se déshabiller et à danser, pendant que Loïk Le Priol filmait la scène. Ce militant d'ultradroite, ex-commando marine, a été condamné à quatre ans de prison dont deux ferme, la présidente du tribunal lui attribuant "une position centrale dans les faits".

Gravité des "violences physiques" et de l'"humiliation"

Le tribunal a mis en regard les "motifs futiles" de cette "expédition punitive" avec la gravité des "violences physiques", de l'"humiliation" et les "répercussions considérables" dans la vie de la victime. Il s'agissait de "laver des atteintes à l'honneur et des blessures narcissiques dans le cadre d'un châtiment collectif", a résumé la présidente.

La peine prend toutefois en compte l'"altération du discernement" de Loïk Le Priol au moment des faits, reconnue par l'expertise psychiatrique, l'ex-commando marine ayant été rapatrié quelques mois plus tôt d'une mission dans les forces spéciales en raison d'un stress post-traumatique.

 

L'avocat de Loïk Le Priol "globalement satisfait" de cette peine

Quant à Romain Bouvier, décrit par la victime comme "un des plus violents" lors de l'agression, il s'est vu infliger la peine la plus lourde, cinq ans de prison dont trois ferme. Leur condamnation est assortie d'une obligation de se soigner, de travailler et d'indemniser la victime pendant deux ans, ainsi que de l'interdiction de porter une arme pendant cinq ans.

Arborant tous les deux une chemise claire et une courte barbe depuis le box, ils ont acquiescé lorsque la présidente leur a demandé s'ils avaient compris la peine, avant de discuter avec leurs avocats. L'avocat de Loïk Le Priol, Me Xavier Nogueras, s'est déclaré "plutôt satisfait globalement" de cette peine, en-deçà des réquisitions.

Lors de l'audience, le 1er juin, la procureure avait requis cinq ans de prison ferme à l'encontre de Romain Bouvier et de Logan Djian, quatre ans ferme contre Loïk Le Priol (compte tenu de l'altération du discernement), et cinq ans dont deux ferme pour Kleber V. et Geoffrey L. Les trois prévenus qui comparaissaient libres n'étaient pas présents à l'énoncé du délibéré.