Nantes : une transsexuelle condamnée à 10 mois ferme pour une injection mortelle de silicone

La cour a prononcé une peine de trois ans d'emprisonnement, dont 26 mois assortis d'un sursis simple.
La cour a prononcé une peine de trois ans d'emprisonnement, dont 26 mois assortis d'un sursis simple. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
Une transsexuelle de 46 ans avait injecté en 2011 une dose mortelle de silicone à un transsexuel israélien qui souhaitait "féminiser" son corps.

Une transsexuelle de 46 ans a été condamnée jeudi soir par la cour d'assises de Loire-Atlantique à trois ans de prison, dont 10 mois ferme, pour avoir injecté en 2011 une dose mortelle de silicone à un transsexuel israélien désirant "féminiser" son corps.

Reconnue coupable des délits d' "homicide involontaire" et d' "exercice illégal de la médecine". La cour a acquitté Ariana Cabezas Tubon, née Luis Carlos en août 1970 à Guayaquil, en Équateur, du crime d' "administration de substance nuisible ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Elle l'a cependant reconnue coupable des délits d' "homicide involontaire" et d' "exercice illégal de la médecine".

Elle a prononcé une peine de trois ans d'emprisonnement, dont 26 mois assortis d'un sursis simple. Ariana Cabezas Tubon ayant déjà effectué dix mois de détention provisoire après sa mise en examen en novembre 2011, la cour n'a pas demandé son retour en prison.

"Pour de l'argent". Les jurés n'ont pas suivi l'avocat général, Olivier Bonhomme, qui avait demandé dans la matinée de prononcer une peine "dissuasive" de cinq ans d'emprisonnement, dont trois ferme, qui "renvoie en détention" Ariana Cabezas Tubon pour avoir sciemment administré une dose mortelle de silicone "pour de l'argent".

Ariana Cabezas Tubon ayant déjà effectué dix mois de détention provisoire après sa mise en examen en novembre 2011, la cour n'a pas demandé son renvoi en prison. Elle encourait quinze ans de réclusion criminelle.

"Je ne suis pas une mauvaise personne". À l'énoncé du verdict, elle s'est dite "soulagée", et a demandé "pardon à la famille" de la victime. "J'aurais respecté la décision de la justice, je ne suis pas une mauvaise personne", a-t-elle affirmé. La victime, Michel, un transsexuel israélien de 27 ans, avait eu recours aux services d'Ariana, réputée dans le milieu transgenre pour ses injections, via Facebook, et s'était fait injecter deux litres de silicone dans les fesses, dans la nuit du 22 au 23 octobre 2011, à Nantes. Admis aux urgences, il avait succombé le 12 novembre.