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Jean-Baptiste Marty avec AFP / Crédit photo : SERGE TENANI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Le procès de Monique Olivier, l'ex-femme de Michel Fourniret, se poursuit aux assises de Nanterre. Jugée depuis une semaine pour complicité dans les enlèvements et les meurtres d'Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce, elle a subi un interrogatoire ce mardi matin. Et le mystère des dépouilles des victimes non retrouvées reste entier.

L'air grave, sous sa tunique rouge, le président annonce les enjeux de cet interrogatoire visant Monique Olivier, l'ex-épouse de Michel Fourniret, jugée depuis une semaine pour complicité dans les enlèvements et les meurtres d'Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce. 

"Vous êtes là, madame, pour vous expliquer. Que s'est-il passé le jour de la disparition de Marie-Angèle Domèce en 1988 ?", demande-t-il. Monique Olivier soupire, parle dans sa barbe. "Je ne me souviens plus, mais je servais d'appât, j'étais enceinte de sept mois", commence-t-elle timidement avant de s'interrompre et de regarder vers le sol. Le président hausse le ton et l'exhorte de poursuite. Monique Olivier s'exécute. "On est allés en pleine campagne dans un chemin de terre, il m'a demandé de m'éloigner pour que je n'assiste pas à la scène", se remémore-t-elle, avant d'évoquer un viol, puis un étranglement. 

"Je vais mourir en prison, pourquoi je ne le dirais pas ?"

"Si je savais" où était le corps de Marie-Angèle Domèce, "je le dirais", a-t-elle également déclaré en réponse à une question sur la localisation de la dépouille de la jeune femme. "Je vais mourir en prison, pourquoi je ne le dirais pas ?", a-t-elle lancé devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine, debout dans le box des accusés, dos voûté dans son éternel pull blanc. Selon elle, partir en emportant, avec lui, ce secret, était un jeu pour Michel Fourniret, comme une partie d'échec. Monique Olivier a répété à plusieurs reprises lors de ce début d'interrogatoire que "certains souvenirs ont du mal à revenir", justifiant ainsi ses hésitations et ses silences.

 

Elle a en tout cas reconnu à nouveau son rôle de "complice" dans les actes de son mari mort en 2021, condamné en 2008 pour sept autres meurtres de jeunes femmes et adolescentes. Monique Olivier avait pour sa part écopé lors de ce même procès d'une peine de réclusion criminelle à perpétuité pour complicité dans quatre meurtres et un viol commis par "l'Ogre". Elle encourt à nouveau la même peine.