Meurtres près de Valence et en Alsace : un policier raconte la traque du suspect

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Guillaume Biet, édité par Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Le périple meurtrier de l'homme soupçonné de trois meurtres entre la Drôme, l'Ardèche et l'Alsace s'est achevé dans un course poursuite avec la police. Sébastien, gardien de la paix à Valence, est l’un des trois agents qui ont stoppé l'assassin présumé jeudi matin. Il livre son récit à Europe 1.
TÉMOIGNAGE

Il n’est pas encore 9 heures à l’état-major de la Direction de la sécurité publique de la Drôme, vendredi, lorsque l’alarme générale du commissariat retentit, indiquant que des faits graves sont en train de se produire. Des coups de feu ont eu lieu dans une agence Pôle emploi de Valence aux alentours de 8h30. Les policiers enfilent précipitamment leur équipement et sautent dans une voiture pour aller stopper le suspect. "Par un excellent témoin, on avait le modèle, la couleur et la plaque du véhicule dans lequel était parti le tireur", explique Sébastien, gardien de la paix.

"On a volontairement percuté le véhicule du suspect"

Une patrouille s’organise dans la ville afin de l’interpeller. Mais l’homme recherché s’est déjà déplacé, se rendant de l'autre côté du Rhône, à Guilherand-Granges. Après plusieurs minutes de recherches infructueuses, les policiers reçoivent un message par radio informant que des tirs viennent d’avoir lieu dans une société de recyclage Faun. "Avec mes deux collègues, on s’est dirigé vers l’Ardèche."

L’individu est très vite repéré. Quand Sébastien et ses collègues arrivent sur place, une voiture de police essaye en vain de bloquer le véhicule suspect : "Le conducteur a donné un grand coup de volant et s’est retrouvé à contresens face à nous." Aux commandes, le coéquipier de Sébastien essaye de lui faire barrage avec son véhicule mais il se rend bien compte que le conducteur face à lui est déterminé à forcer le passage. "Sans même communiquer entre nous, on sait que la seule solution, c’est de stopper son véhicule. Mon collègue a manœuvré et a volontairement percuté la Hyundai rouge."

"Je n'ai pas entendu le son de sa voix"

Les événements s’enchaînent ensuite très rapidement. Les policiers bondissent hors de la voiture armes à la main, ils extraient le suspect qui se retrouve plaqué au sol et menotté. "On savait que c’était un homme dangereux et qu’il était armé. Il fallait éviter qu’il ne se saisisse de son arme." Il n’aura d’ailleurs pas le temps d’esquisser un geste vers celle-ci, sonné par le choc subi par sa voiture.

Immobilisé, le suspect n’oppose presque aucune résistance aux policiers. Sébastien affirme qu’il n’a à aucun moment tenté de leur porter des coups : "Je n’ai pas entendu le son de sa voix, il ne disait rien." Alors que l'homme de 45 ans est désormais en garde à vue, Sébastien se dit "fier d’avoir fait le job". "Je suis aussi soulagé d’avoir empêché cet homme d’accéder au centre-ville et de faire d’autres victimes."