Deux agents de police sont visés par une enquête de l'IGPN après une vidéo filmée et diffusée par La Provence. 1:20
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Stéphane Frangi, à Marseille, édité par Manon Bernard
En fin de semaine dernière, un couple s’est violemment fait arrêter à Marseille près de la gare Saint-Charles. Les victimes ont porté plainte et l'IGPN a été saisie après la diffusion de la vidéo dans les médias. L’avocat des deux jeunes évoque la "violence gratuite" qu’ils ont subie au micro d’Europe 1.

Le parquet de Marseille a saisi l'IGPN après la diffusion sur le site internet du journal La Provence d’une vidéo où l'on voit une arrestation musclée. La scène se serait déroulée dans le quartier de la gare Saint-Charles, en pleine nuit, à la fin de la semaine dernière. Ce soir-là, les policiers interviennent lors d’une fête où plusieurs jeunes se sont aventurés sur un échafaudage. Un jeune homme semble descendre de lui-même et les choses auraient dérapé à ce moment-là.

Frappé plusieurs fois au visage 

Au moment de la fouille, un des policiers en civil porte un premier coup au visage du revers de la main avant d’esquisser un coup de tête en guise d’intimidation. Le jeune homme a un geste réflexe pour se dégager ou se protéger. L’agent le frappe alors à plusieurs reprises toujours au visage et le plaque sur le capot d’une voiture. Il est ensuite menotté puis tiré par les cheveux. Les violences semblent se poursuivre à l’intérieur du véhicule banalisé.

Pendant ce temps, la compagne du jeune homme tente de s’interposer. Elle est jetée au sol à deux reprises puis aspergée de gaz lacrymogène par un autre agent.

"Les policiers ont manqué terriblement de discernement"

"Il y a un curseur à mettre. Là, ça a dépassé les limites c’est totalement disproportionné", lance Me Thomas Hugues, l’avocat du couple. "On ne peut que témoigner de la violence gratuite qui ne se justifie pas, qui est démesurée au sens du code de déontologie du policier. Les policiers ont terriblement manqué de discernement", poursuit-il.

Profondément marqué par cette affaire, le couple a donc porté plainte. Le défenseur des droits a été saisi ainsi que l'Inspection générale de la police nationale. Le parquet et la préfecture de police ont ouvert une enquête. Durant l'instruction, les deux policiers mis en cause sont affectés à un autre poste n’impliquant pas de mission sur la voie publique.