Marchés publics : le maire du Kremlin-Bicêtre en garde à vue

La police judiciaire du Val-de-Marne avait déjà effectué des perquisitions en mairie (photo) et au domicile de l'élu en mai.
La police judiciaire du Val-de-Marne avait déjà effectué des perquisitions en mairie (photo) et au domicile de l'élu en mai. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le maire et sa directrice de cabinet sont soupçonnés d'être impliqués dans une affaire d'attribution frauduleuse de marchés publics.

Le maire du Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, et sa directrice de cabinet, soupçonnés d'être impliqués dans une affaire d'attribution frauduleuse de marchés publics, ont été placés en garde à vue mercredi, a indiqué le parquet de Créteil.

Jean-Marc Nicolle (MRC), qui dirige cette ville de proche banlieue parisienne depuis 2016, et sa collaboratrice ont été interpellés en fin de matinée. Ils sont soupçonnés d'avoir "favorisé des entreprises" pour l'obtention "de plusieurs marchés publics", a précisé le parquet.

Une information judiciaire ouverte en novembre. La police judiciaire du Val-de-Marne avait déjà effectué des perquisitions en mairie et au domicile de l'élu en mai. Ces investigations avaient provoqué l'ouverture d'une information judiciaire en novembre. Le juge d'instruction qui dirige l'enquête travaille sur des faits de corruption active et passive, trafic d'influence, abus de confiance, blanchiment, faux et usage de faux, abus de biens sociaux et recel d'abus de biens sociaux, selon le parquet.

Des irrégularités pointées en mars 2017. La mairie du Kremlin-Bicêtre est la seule de France a être dirigée sous l'étiquette du Mouvement républicain et citoyen (MRC), parti de gauche fondé par Jean-Pierre Chevènement. Le président de ce parti, Jean-Luc Laurent, a tenu cette municipalité de 1995 à début 2016, date à laquelle il a passé la main à Jean-Marc Nicolle, à l'époque son premier adjoint. En mars 2017, la chambre régionale des comptes d'Île-de-France avait déjà pointé dans un rapport des irrégularités dans la gestion du Kremlin-Bicêtre sur la période 2009-2015, pendant le mandat de Jean-Luc Laurent. "Des pans entiers des achats courants ont été effectués hors marchés, au coup par coup, alors que les montants en jeu auraient justifié une mise en concurrence", notait l'organe de contrôle. Cela concernait notamment des "dépenses d'alimentation, des produits d'entretien et de petit outillage, des dépenses de communication", avait-elle précisé.