Loire-Atlantique : un homme condamné à 30 ans de réclusion pour avoir assassiné sa femme et brûlé son corps

L'accusé, qui encourait la réclusion criminelle à perpétuité, a dix jours pour faire appel.
L'accusé, qui encourait la réclusion criminelle à perpétuité, a dix jours pour faire appel. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
Après quatre heures de délibéré, la cour a également prononcé à l'encontre de Yann Marchand le retrait total de son autorité parentale sur ses deux enfants.

Un homme de 41 ans a été condamné lundi soir par la cour d'assises de Loire-Atlantique à trente ans de réclusion criminelle pour avoir assassiné son épouse et brûlé son corps en 2015 aux Sorinières, près de Nantes, un crime dissimulé pendant trois mois. Après quatre heures de délibéré, la cour a également prononcé à l'encontre de Yann Marchand le retrait total de son autorité parentale sur ses deux enfants, comme l'avait requis l'avocate générale, Elsa Guyon.

L'homme avait fait croire au départ volontaire de son épouse. Celle-ci avait réclamé d'assortir la peine d'une période de sûreté des deux tiers, mais elle n'a pas été suivie par la cour d'assises. Yann Marchand avait fait croire pendant plusieurs semaines à un départ volontaire de son épouse du domicile conjugal, évoquant des difficultés dans le couple. Il avait fini par signaler sa disparition à la gendarmerie le 30 mai 2015, sur insistance d'une amie de sa femme. Placé en garde à vue deux semaines plus tard, il avait reconnu avoir tué en mars son épouse, Céline Sablé, dans une chapelle située dans leur propriété aux Sorinières, et dissimulé le décès.

Des coups pour "qu'elle se taise". Avouant d'abord avoir préparé son geste, il était revenu au cours de l'instruction sur ses déclarations, contestant toute préméditation. Lors des débats, démarrés le 25 juin, il a de nouveau nié toute préparation, soutenant avoir tué sa femme lors d'une dispute le 20 mars 2015 au matin, après avoir déposé à l'école leurs deux enfants, âgés alors de cinq et trois ans. L'accusé, crâne rasé et les bras maintenus dans le dos, a affirmé avoir asséné deux ou trois coups de pelle sur la tête de Céline Sablé pour "qu'elle se taise", puis laissé le corps dans la chapelle, sous une couverture. Il a ensuite brûlé le corps, en deux fois.

Un crime "particulièrement terrible et minutieusement préparé". "C'est une élimination totale, méthodique de Céline Sablé", avait lancé l'avocate générale, évoquant ce crime "particulièrement terrible et minutieusement préparé", sans corps, ni arme du crime. Seules les traces de sang "qui maculent le sol, les murs" de la chapelle ont permis d'identifier la victime.  Pour l'accusation, Yann Marchand a "tout planifié". Il avait notamment annoncé à sa maîtresse un prétendu départ de sa femme pour Angers le 20 mars et l'avait invitée ce soir-là au domicile conjugal. 

L'accusé a tué "par vénalité, appât du gain". Décrit comme "un menteur professionnel", l'accusé n'a pas tué par crainte d'être séparé de ses enfants ou pour refaire sa vie, comme il l'a avancé, mais "par vénalité, appât du gain", sa femme étant seule propriétaire de la propriété familiale, avait insisté l'avocate générale. L'accusé, qui encourait la réclusion criminelle à perpétuité, a dix jours pour faire appel.