L'Airsoft, un jeu de simulation de guerre bien encadré

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Photo d'illustration © AFP
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avec AFP , modifié à
Les trois ados morts dans une explosion, samedi en Haute-Loire, tentaient de fabriquer des fumigènes pour participer à cette simulation de guerre grandeur nature. Europe 1 vous explique en quoi consiste ce jeu.  

Après le drame qui s’est déroulé samedi, à Bas-en-Basset, en Haute-Loire, l’Airsoft a très vite été pointé du doigt. Car c’est en voulant confectionner pour ce jeu des fumigènes maison à l’aide de composants chimiques dangereux que les trois adolescents sont morts et que l’un a été grièvement blessé. Des fumigènes qu’ils comptaient utiliser dans le cadre du jeu Airsoft, qui consiste à jouer à la guerre en plein air.

  • En quoi ça consiste ?

Ce jeu grandeur nature est un loisir où les joueurs s'affrontent dans des scénarios reproduisant des affrontements militaires. Pour approcher au plus près de la réalité, les pratiquants de l’Airsoft utilisent des répliques d'armes à feu pouvant tirer de petites billes. Répartis en équipes, les joueurs - souvent en tenue de camouflage - doivent éliminer les membres du groupe adverse en les touchant avec ces billes ou encore remplir divers objectifs inspiré de situations militaires : prendre d'assaut un bâtiment ou une colline, libérer des otages, tirer sur des cibles, etc.

Les fumigènes sont particulièrement prisés des adeptes de l’Airsoft, qui en font usage pour simuler des explosions ou se camoufler et dissimuler leur progression, comme des militaires en opération.

  • D’où ça vient ?

Né au Japon dans les années 1970, ce loisir est arrivé en France dans les années 1980. C’est le développement de répliques d'armes factices pour les collectionneurs, ayant évolué pour devenir capables de tirer de petites billes en plastique ou biodégradables, qui a lancé cette pratique de simulation de combats militaires.

  • Combien y-a-t-il de joueurs ?

La Fédération française d'Airsoft revendique aujourd'hui plus de 3.000 licenciés dans 170 clubs répartis sur le territoire. Mais elle estime qu'il y aurait au total jusqu'à 40.000 adeptes, parfois ponctuels.

  • Cette pratique est-elle encadrée ?

Depuis deux ans, la fédération française d'Airsoft travaille à obtenir un agrément pour faire reconnaître ce jeu paramilitaire par les pouvoirs publics. "On cherche à responsabiliser les pratiquants et les professionnels du secteur, à travers une charte qui énonce des règles de bon sens: transporter les répliques dans des housses, pratiquer sur des terrains autorisés et balisés, porter des lunettes de sécurité", détaille Pierre Speisser, vice-président de la fédération française d’Airsoft.

Les joueurs se retrouvent sur des terrains payants, encadrés et sur lesquels les joueurs doivent être assurés. Quant aux mineurs, ils peuvent participer "dans des conditions très restrictives" à des parties organisées par des associations  et "doivent être très fortement encadrés", souligne-t-il.

  • Peut-on utiliser des fumigènes faits "maison" ?

"Il est irresponsable de pratiquer dans des conditions telles que celles-ci, avec des artifices artisanaux, ce qui est interdit par loi", a précisé Benoît Marius, le président de la Fédération française d'Airsoft, lundi matin au micro de RMC. Le code pénal puni d’ailleurs toute fabrication et toute diffusion de "recette" pour préparer ce type de fumigène ou d’engin explosif de trois ans d’emprisonnement et 45.000 euros d’amende.