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Benjamin Peter, édité par Pauline Rouquette
Le procès en appel du meurtre de la joggeuse Patricia Bouchon s'ouvre à Albi, lundi. Le meurtrier présumé, Laurent Dejean, avait été condamné à vingt ans de prison en première instance. Rappelant l'absence de preuve, son avocat estime que "la loi a été violée". La famille de la victime, elle, espère obtenir enfin des réponses.

Le procès en appel du meurtre de Patricia Bouchon s'ouvre lundi à Albi. Cette joggeuse qui avait l'habitude de faire du sport au petit matin avait disparu le 14 février 2011, dans la petite commune de Bouloc, proche de Toulouse. Son corps avait été retrouvé quelques jours plus tard caché dans un ruisseau. Laurent Dejean, son meurtrier présumé, avait été condamné à vingt ans de prison en première instance, contre l'avis du parquet général qui demandait l'acquittement.

"On attend quelque chose de lui"

Pour Sandra Damiano ça ne fait aucun doute : Laurent Dejean est bien celui qui a enlevé sa soeur alors qu'elle faisait son jogging à 4 heures du matin, mais elle espère que ce procès en appel lui permettra de s'expliquer sur le déroulé de cette nuit.

"On attend quelque chose de lui", dit-elle au micro d'Europe 1. "Peut-être qu'une émotion viendra, de la compassion peut-être, ce serait bien... Qu'il nous dise exactement ce qui s'est passé. Nous, on a plein de questions, et les réponses ne viennent jamais", poursuit-elle, évoquant des aveux qui pourraient "le soulager lui, mais aussi pour soulager les familles."

"La loi a été violée"

Fait rare : en première instance, l'avocat général avait demandé l'acquittement, estimant qu'il n'y avait pas suffisamment d'éléments pour condamner Laurent Dejean. Les jurés avaient malgré tout prononcé une peine de vingt ans. Pour son avocat, Me Karim Chebbani, ce procès en appel doit permettre de corriger ce qu'il estime être une erreur judiciaire. "Il n'y a pas de preuve, pas de choses déterminante, personne peut sérieusement se lever ici et dire 'J'ai la certitude que ce monsieur a accompli un meurtre, ça n'est pas vrai, donc à partir de là, il faut appliquer la loi", dit-il. "C'est une position très simple mais elle est impérative, et malheureusement, je dois dire qu'en première instance, on ne peut faire que ce constat : la loi a été violée."

Ces deux semaines devant la cour d'appel d'Albi devraient permettre de mieux comprendre les déclarations ambiguës en garde à vue de cet homme visiblement très perturbé par cette affaire, et sur sa voiture que des témoins disent avoir vu sur le lieu de l'enlèvement : les principaux indices qui avaient conduits à sa condamnation.