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Tatiana Geiselmann (correspondante dans le Grand Est), avec AFP / Crédits photo : Sebastien BOZON / AFP , modifié à
Selon le maire adjoint de Wintzenheim, le centre d'accueil pour personnes en situation de handicap où ont péri 11 personnes dans un incendie mercredi matin n'avait "aucune autorisation" pour assurer son activité. Selon la vice-procureure de Colmar, le gîte n'était en outre pas aux normes.

Le gîte dans lequel 11 personnes ont péri mercredi à Wintzenheim dans le Haut-Rhin n'avait fait l'objet "d'aucune autorisation" pour son activité et n'avait pas été déclaré en mairie, a indiqué jeudi le premier adjoint au maire de la commune. "Le gîte qui a brûlé n'a fait l'objet d'aucune autorisation pour l'activité (que la propriétaire) y a exercé, il n'avait pas fait non plus l'objet d'autorisations de travaux pour pouvoir accueillir des personnes handicapées", a indiqué à des journalistes Daniel Leroy, au lendemain de l'incendie dans lequel 10 personnes en situation de handicap ont trouvé la mort. "Il y a une faute claire de la propriétaire de ne pas avoir déclaré ce gîte", a-t-il estimé.

"Il est manifestement clair aujourd'hui qu'elle n'était vraisemblablement pas en règle, parce qu'il y a beaucoup de choses dans l'ombre et que l'absence de déclaration de l'activité, c'est déjà quelque chose qui nous paraît être une faute", a poursuivi Daniel Leroy.

"Tout semblait respecter les règles" dans les deux bâtiments

La propriétaire, qui a donné l'alarme tôt mercredi, dispose par ailleurs de "deux autres bâtiments dans lesquels elle peut accueillir des personnes", environ une vingtaine, ce qui ne nécessite pas de recevoir une commission de sécurité mais ne lui permet pas d'accueillir des handicapés, a poursuivi Daniel Leroy, qui ignore à ce stade "si elle en a accueilli dans ces deux gîtes". Pour autant, "tout semblait respecter les règles" pour ces deux bâtiments, a-t-il ajouté.

Elle a fait "ensuite une demande d'aménagement pour le bâtiment qui a brûlé" auprès de la mairie, qui abritait "d'anciennes écuries et une grange", mais, "dans sa demande d'aménagement, il n'était pas prévu de demande de transformation d'activité, ça restait une activité agricole", avec "des entrepôts, éventuellement des animaux", a-t-il ajouté. Il s'agissait "d'aménagement des façades", ce qui ne posait "pas de problèmes", a poursuivi Daniel Leroy. "Sauf qu'elle a fait des travaux" à l'intérieur "et qu'on en est arrivé à ce drame, le bâtiment n'ayant pas fait l'objet d'une commission de sécurité, laquelle aurait pu détecter d'éventuels défauts" dans la construction ou dans les possibilités d'évacuation, a constaté l'adjoint.

Le gîte n'avait pas reçu de commission de sécurité, pourtant obligatoire

La vice-procureure de Colmar, Nathalie Kielwasser, avait déjà indiqué jeudi matin que le gîte n'avait pas reçu de commission de sécurité, alors que c'était "obligatoire". "On savait qu'elle hébergeait des gens puisque les deux premiers bâtiments étaient a priori en règle pour pouvoir accueillir des personnes, donc on n'a jamais posé de questions là-dessus et on ne vérifie pas non plus le nombre de personnes qui logent chez elles", a poursuivi Daniel Leroy, précisant que sa commune n'a "pas de taxe pour les logements loués".

L'incendie s'est déclaré tôt mercredi dans ce gîte qui accueillait 28 personnes, dont 11, principalement des personnes handicapées pour beaucoup originaires de Moselle, ont péri.