Alcan attaque couteau annecy 2:13
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Jean-Luc Boujon (à Annecy)
Six personnes, dont quatre enfants, ont été blessées jeudi par un homme dans une attaque au couteau à Annecy. Parmi eux, Alcan, 78 ans, blessé au bras. Europe 1 l'a rencontré ce vendredi matin, au Pâquier, assis sur le même banc sur lequel il a été agressé la veille.

Vingt-quatre heures après l'attaque au couteau à Annecy, l'émotion est encore intense dans la ville. En dehors des quatre enfants, l'assaillant s'en est pris également à deux adultes. Manuel, un septuagénaire portugais qui a reçu deux coups de couteau au niveau du cou et une balle tirée accidentellement par un policier, et Alcan, 78 ans, blessé plus légèrement, qui a aussi été victime d'un coup de couteau. Europe 1 l'a rencontré au lendemain du drame.

"Il m'a donné un coup brutal dans l'estomac"

Chose assez incroyable : quand Europe 1 l'a rencontré, Alcan, 78 ans, était assis sur le même banc face au lac que jeudi, lorsqu'il a été attaqué par ce réfugié syrien, vers 9h40. La différence, c'est que ce vendredi matin, quand il nous parle, Alcan a un bandage qui lui entoure le bras gauche, stigmate de l'agression dont il a été victime. Ça s'est passé juste après l'attaque sur les enfants dans l'aire de jeux. Alcan, qui se repose au soleil après son tour à vélo quotidien, entend des cris. Il se retourne et voit un homme en train de courir, de s'approcher de lui et il tente de lui donner un coup de couteau.

"Il est venu derrière moi. Rapidement, il a donné un coup brutal avec son couteau dans mon estomac et j'ai fait un mouvement de réflexe pour l'éviter. Mais ça m'a quand même touché, mais sur trois centimètres, c'est tout", détaille-t-il. "Je suis blessé légèrement, sans doute en reculant, il m'a touché avec le bout du couteau. J'étais assis tout le temps. Il courait et était suivi par deux personnes. Des jeunes courageux. Il est arrivé derrière moi et je ne l'ai pas vu. Il voulait sans doute faire une autre victime, il était paniqué. Il a essayé de me poignarder", se souvient Alcan. "Il avait une force brutale."

Alors, ce qui a sauvé Alcan, c'est ce réflexe qui l'a poussé à se protéger du coup de couteau avec son bras gauche. Quand il l'a attaqué, l'homme n'a rien dit, Alcan a juste remarqué son regard vide et il a été frappé par sa détermination. Aujourd'hui, ce papy de 78 ans préfère ne pas penser qu'il est un miraculé, mais il est conscient que les choses auraient pu être beaucoup plus dramatiques pour lui.