Les deux policiers ont été mis en examen. (Photo d'illustration) 1:20
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avec AFP , modifié à
Le 16 mai 2020, deux policiers ont menotté une collègue avant de la placer en cellule, tout en la blessant au poignet. Pour se couvrir, ils ont rédigé un faux procès-verbal mettant en cause une personne placée en garde-à-vue. Après une enquête de l'IGPN, ils ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire. 

Deux gardiens de la paix du commissariat de Vanves, dans les Hauts-de-Seine, ont été mis en examen pour avoir brutalisé une collègue et en avoir accusé un tiers l'an dernier. Les faits remontent au 16 mai 2020. Ce jour-là, ces deux policiers menottent une collègue et la placent en cellule pour ce qui semblerait être une forme de bizutage. Ils la blessent au poignet, provoquant une interruption temporaire de travail (ITT) de plusieurs semaines. 

Le lendemain, pour se couvrir, ils rédigent un faux procès-verbal mettant en cause une personne placée en garde-à-vue à ce moment-là dans le commissariat. Poursuivie pour violences et rébellion par le parquet de Nanterre, cette personne a ensuite été relaxée le 16 octobre 2020 par le tribunal correctionnel de Nanterre, selon une source proche du dossier.

Les deux policiers toujours suspendus et placés sous contrôle judiciaire

Pour les deux policiers, le pot aux roses a rapidement été découvert par le commissaire de Vanves. Lorsqu'il prend des nouvelles de la jeune femme blessée au poignet, elle lui raconte ce qu'il s'est réellement passé. Le commissaire prévient alors sa hiérarchie. Quelques jours plus tard, les deux policiers sont suspendus. Ils le sont d'ailleurs toujours aujourd'hui. 

Une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Nanterre contre les deux policiers, après enquête de l'IGPN, la "police des polices". Les deux agents sont poursuivis pour "violences en réunion suivies d'une ITT supérieure à 8 jours" et pour "faux en écriture publique et violences sans ITT commises par une personne dépositaire de l'autorité publique". Placés sous contrôle judiciaire, ils ont interdiction de se rendre au commissariat de Vanves et d'entrer en contact avec les victimes, selon le parquet, précisant qu'un seul est interdit d'exercer.

"Une forme de pression sur leurs collègues"

Cette enquête menée par l'IGPN a relevé d'autres violences commises par les deux policiers sur des collègues, notamment en 2019. Pour ces faits, un des deux policiers a également été mis en examen "pour injure non publique à caractère racial" et pour "violences sans ITT commises avec arme" entre 2019 et mai 2020.

Selon les propos d'une source judiciaire citée par Le Monde et confirmés à l'AFP, l'enquête a révélé que "deux gardiens de la paix faisaient un peu la loi et exerçaient une forme de pression sur leurs collègues avec des plaisanteries incessantes", leur imposant "de fonctionner à leur manière lors des contrôles", c'est-à-dire de façon "pas très professionnelle, en bousculant les personnes contrôlées".