Une crèche a été fermée à Grenoble après des menaces de dealers contre le personnel (Photo d'illustration.) 1:41
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Jean-Luc Boujon, édité par avec AFP , modifié à
Une crèche du quartier populaire de la Villeneuve a été fermée à Grenoble à la suite de menaces d’un groupe de dealers. Les employés ont exercé leur droit de retrait, tandis que la police est intervenue pour reprendre possession de l’équipement.

Depuis une dizaine de jours, une crèche municipale d’un quartier populaire de Grenoble a été fermée à la suite de menaces d’un groupe de dealers contre le personnel. Les employés ont exercé leur droit de retrait le 4 janvier dernier, après avoir été intimidés par des jeunes qui tenaient un point de deal. Depuis cette date, la mairie a décidé de fermer la crèche jusqu’à nouvel ordre. Une décision qui suscite l’interrogation à Grenoble.

Une crèche devenue point de deal

La décision de fermer la crèche peut en effet être interprétée comme une victoire des dealers, puisqu’ils avaient fait du local près de la chaufferie de la crèche leur point de deal. Ces jeunes n’ont pas apprécié d’en être délogés la semaine dernière par la police, et ils sont donc revenus pour menacer les employés de cette crèche qui accueille 50 enfants. Le personnel a exercé son droit de retrait.

La ville a pris la décision de fermer cet équipement pour permettre à la situation de s'apaiser. Les enfants ont été orientés vers d'autres établissements du secteur de la petite enfance.

Vives critiques de l’opposition municipale et de la police

Cette fermeture a provoqué l’indignation de l’opposition municipale au maire de Grenoble, l’EELV Eric Piolle. La police a également fait part de sa colère. "On peut déplorer des incendies volontaires, des dégradations sur le secteur de la Villeneuve et d’autres quartiers de Grenoble à longueur d’année. Des gymnases et un club de foot ont été incendiés", a déclaré Brice Gajean, du syndicat SGP-Unité Police, au micro d’Europe 1.

Il a également critiqué l’attitude du maire de la ville, qu’il accuse de ne pas réagir face à ces faits de violence. "On n’entend pas le maire de Grenoble en ce moment. On a déjà eu des débats avec lui sur des faits qui se sont passés dans des quartiers de la ville. Visiblement sa priorité n’est pas la police, la délinquance ni la sécurité de ses concitoyens. La mise en place de la vidéoprotection nous aiderait fortement", a demandé le syndicaliste.

Une possible réouverture la semaine prochaine

Mais pour l'instant, il n’est pas prévu de mettre en place la vidéoprotection. La police a tout de même repris possession du quartier et le local de la chaufferie est en train d'être réaménagé afin qu'il ne puisse plus servir aux dealers. Une réouverture de la crèche dès le semaine prochaine est désormais évoquée.

Le procureur de la République de Grenoble, Éric Vaillant, a ouvert une enquête à la suite des plaintes déposées par la direction de l'établissement en question pour identifier les auteurs. Elle a été confiée aux policiers de la Sûreté départementale.