Gard : un instituteur de maternelle soupçonné de viols sur ses élèves présenté à un juge

Arrêté lundi car sa suspension provisoire arrivait à échéance, l'instituteur a été placé en garde à vue. (Illustration)
Arrêté lundi car sa suspension provisoire arrivait à échéance, l'instituteur a été placé en garde à vue. (Illustration) © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP
L'homme avait été suspendu en décembre 2016 après un signalement de parents à l'Education nationale et faisait l'objet d'une enquête préliminaire.

Un instituteur gardois âgé de 58 ans a été présenté à un juge mercredi après l'ouverture d'une information judiciaire pour "viols et abus sexuels sur mineurs de 15 ans" concernant "au moins six enfants" âgés de quatre ans, a annoncé le procureur de Nîmes.

L'homme, qui enseigne depuis 20 ans dans différentes écoles du Gard et qui nie les faits, avait été suspendu en décembre 2016 après un signalement de parents à l'Éducation nationale et faisait l'objet depuis d'une enquête préliminaire, a précisé lors d'une conférence de presse Erick Maurel, qui a requis le placement en détention provisoire du quinquagénaire.  

"Les qualifications retenues s'appuient sur les déclarations des enfants", a poursuivi le magistrat, sans donner de précisions sur les faits que le quinquagénaire est soupçonné d'avoir commis. "Nous considérons à ce stade que nous serions en présence d'au moins six victimes", toutes âgées de quatre ans, garçons et filles, a-t-il précisé, parlant pour le moment de deux plaintes formellement déposées.

"L'interrogation que tout le monde a, c'est ce qui a pu se passer auparavant". Les faits reprochés à l'enseignant auraient été commis courant 2016, mais sachant que "ce sont des enfants de quatre ans, le repérage dans le temps est difficile", a-t-il ajouté. "L'interrogation que tout le monde a, c'est ce qui a pu se passer auparavant", a souligné le procureur de la République de Nîmes. Le magistrat n'a pas confirmé la commune dans laquelle enseignait le suspect en maternelle, mais selon des sources proches de l'enquête il s'agit de Caveirac, situé à 10 km à l'ouest de Nîmes. "Les mentions qui sont faites dans son dossier administratif justifient déjà de nouvelles investigations", même si "rien ne laisse entendre que les mutations (précédentes de l'instituteur) soient liées à un comportement inadapté", a aussi déclaré Erick Maurel.

La narration de certains "jeux", en question. Arrêté lundi, le jour de la rentrée scolaire, car sa suspension provisoire arrivait à échéance, l'instituteur a été placé en garde à vue. Son domicile a été perquisitionné et du matériel informatique saisi. L'affaire a débuté fin 2016 quand des parents se sont "inquiétés de la narration de certains 'jeux' ". Les enquêteurs ont pris le temps de "s'assurer de l'authenticité et de la cohérence des propos des enfants (...) qui s'exprimaient avec des mots d'enfants de quatre ans" et "ne racontaient pas des abus sexuels" mais "des 'jeux' ", a expliqué le procureur.

Des violences intra-familiales. Ces enfants extrêmement jeunes ont été entendus selon une procédure spéciale, le protocole Mélanie, dans une salle dédiée et avec des enquêteurs spécialisés. Les interrogatoires de ce type sont filmés.  Les viols et abus auraient eu lieu pendant des périodes où la classe était scindée en deux, à l'intérieur même des locaux de l'école. L'instituteur a eu trois épouses successives et deux enfants. Son seul antécédent judiciaire relève de violences intra-familiales sur sa dernière épouse. À l'issue de son déferrement, il peut être mis en examen, placé sous le statut de témoin assisté ou relâché sans être poursuivi.