Enfermé dans une poubelle, tasé, frappé...le calvaire d’un apprenti marseillais

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Nathalie Chevanche, édité par Ugo Pascolo , modifié à
À Allauch, près de Marseille, un jeune apprenti de 17 ans a porté plainte après plus d'un an d'humiliations et de brimades quotidiennes de la part de ses collègues. 

Humiliations, sévices et violences quotidiennes. Voilà ce qu'a subi un jeune homme de 17 ans pendant plus d'un an à Allauch, près de Marseille. Il a finalement porté plainte. 

Enfermé dans une poubelle, menacé avec des armes, tasé, frappé dans les parties génitales, obligé de se déguiser en fille... le tout alors que ses tortionnaires le prenaient en photo ou le filmaient avec leurs smartphones. Le contrat d'apprentissage de ce jeune homme a tourné au cauchemar. De peur de décevoir ses parents qui lui ont trouvé ce stage, il se tait. Mais un jour, ses huit agresseurs, âgés de 20 à 50 ans, ont été trop loin et ont jeté l'adolescent dans un fourgon à bestiaux rempli d'excréments. Il revient chez lui avec un genou luxé et se met à parler de cette situation à ses parents, avant de porter plainte. 

Les agresseurs ont expliqué qu'ils n'avaient pas conscience de la gravité de leurs actes et qu'il s'agissait d'un jeu

Il n'aura pas fallu longtemps aux forces de l'ordre pour identifier les huit collègues. "J'avoue qu'en trente ans de carrière, c'est la première fois que je suis confronté à ce genre de situation. A la fois sur la durée, mais aussi sur la répétition et l'imagination des agresseurs", confie le commissaire Christophe Gavat. "Le pauvre garçon se dit que pour être accepté dans le groupe, il faut en passer par là, que c'est peut-être une tradition, un rite. Et il a accepté tout ça", avance-t-il. 

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Sur les huit personnes interpellées, sept ont été mises en examen. Elles ont expliqué qu'elles n'avaient pas conscience de la gravité de leurs actes et qu'il s'agissait d'un jeu. De son côté, le jeune garçon a trouvé un nouveau contrat d'apprentissage pour terminer son CAP. Selon les enquêteurs, il aurait pu mettre fin à ses jours si la situation avait perduré.