Emeutes de Moirans : jusqu'à 14 mois de prison ferme requis

Douze personnes étaient incriminées dans ce procès
Douze personnes étaient incriminées dans ce procès © JEAN PIERRE CLATOT / AFP
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avec AFP , modifié à
Depuis lundi, le procès de 12 personnes ayant participé aux émeutes de Moirans se tient à Grenoble. Les réquisitions sont lourdes.

Lundi matin s'ouvrait le procès de 12 personnes soupçonnées d'avoir participé aux émeutes de Moirans, dans l'Isère, en 2015. Des membres de la communauté du voyage du village avaient brûlé des pneus et des voitures, bloquant une route et la ligne SNCF entre Grenoble et Lyon.

Des peines de 6 à 14 mois de prison. Des peines allant de 6 mois de prison avec sursis à 14 mois ferme ont été requises jeudi à l'encontre des douze prévenus. "Cette ville de Moirans a vécu un état de siège. Le visage de Marianne, ce jour-là, a été bafoué, a été sali", a lancé le vice-procureur Michel Coste dans un réquisitoire prononcé devant le tribunal correctionnel de Grenoble. Les douze suspects, âgés de 18 à 58 ans, dont un seul détenu, encourent jusqu'à dix ans de prison. Le magistrat a requis des peines de 6 à 12 mois de prison avec sursis contre les trois femmes poursuivies.

Il a réclamé de 12 à 15 mois avec sursis contre trois "émeutiers primo-délinquants" et de 16 à 20 mois avec sursis contre deux "activistes ayant un passé judiciaire". Des peines de deux ans de prison (dont 6 à 14 mois de prison ferme) ont été requises contre trois prévenus "hyper-actifs à passé judiciaire" et une peine de 14 à 15 mois avec sursis contre un dernier prévenu quinquagénaire, qualifié de "mystère". Les peines requises étaient pour la plupart accompagnées de sursis de mise à l'épreuve ou de travail d'intérêt général. Le représentant du ministère public a en outre souligné que les peines "pouvaient être aménagées à condition que l'on indemnise les victimes". 

Plusieurs dizaines d'émeutiers en octobre dernier. Le 20 octobre 2015, plusieurs dizaines d'émeutiers, issus notamment d'un camp de gens du voyage sédentarisés protestaient contre le refus d'un juge d'autoriser la sortie de prison de Mike Vinterstein, 24 ans, pour assister aux obsèques de son frère de 17 ans. Aucune interpellation n'avait eu lieu le jour des faits, ce qui avait valu au gouvernement d'être taxé de "laxisme" par l'opposition.

Dans une affaire similaire, dix personnes de la communauté des gens du voyage, soupçonnées d'avoir bloqué l'autoroute A1 fin août 2015 près de Roye, dans la Somme, avaient été condamnées en février à des peines allant jusqu'à 18 mois de prison ferme, et deux avaient été relaxées. Le parquet avait alors requis des peines allant jusqu'à trois ans ferme.