Cévennes double homicide Sylvain THOMAS / AFP 1:35
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Stéphane Frangi, avec AFP, édité par Séverine Mermilliod , modifié à
Un homme est en fuite depuis mardi, suspecté d'avoir tué par balles, le matin, le patron et un employé de la scierie où il travaillait, dans le village des Plantiers (Gard), dans les Cévennes. Il est toujours recherché par quelque 300 gendarmes mobilisés pour la traque. Des hélicoptères, des drones et un chien Saint-Hubert font partie du dispositif.
REPORTAGE

Les gendarmes poursuivaient mercredi leurs recherches dans les Cévennes, autour du village des Plantiers, où un jeune homme de 29 ans est suspecté d'avoir tué son patron et un collègue dans une scierie mardi, avant de prendre la fuite dans la forêt. C'est une traque très compliquée qui continue, alors que le GIGN a été appelé en renfort et que le plan Epervier a déclenché des rondes d'hélicoptères qui ont eu lieu jusqu'à tard mardi soir. Les 259 habitants des Plantier ont quant à eux été priés de rester confinés chez eux. L'accès au village était ainsi toujours barré par la gendarmerie mercredi.

Périmètre délimité par des cartographes

Ce qui inquiète les autorités, c'est que le suspect de 29 ans est un tireur confirmé. L'homme est membre d'un club de tir sportif, légalement détenteur de plusieurs armes, même si l'on ne sait pas précisément avec quel arsenal il s'est aventuré dans les bois. Il est également chasseur et connaît très bien les vastes forêts de zones escarpées du parc naturel des Cévennes. Autant de données qui rendent cette traque très périlleuse.

"Un binôme de cartographes (basés à Montpellier) aide à réaliser le quadrillage d'un terrain vaste, que continuent à survoler hélicos et drones", a déclaré à la presse un porte-parole de la gendarmerie, qui souligne qu'il "reste néanmoins difficile de débusquer quelqu'un dans un secteur qu'il connaît par cœur, avec de multiples possibilités de caches". Un chien Saint-Hubert, "dont les capacités olfactives de pistage sont supérieures à celles des autres races", va également être employé mercredi en complément de tout ce dispositif.

Les grottes et bergeries fouillées

"On a engagé environ 300 gendarmes avec des moyens extrêmement lourds, des moyens techniques sophistiqués, pour procéder notamment à de la recherche infrarouge", précise à Europe 1 le colonel Haas, de la gendarmerie du Gard. 

Avec le concours du GIGN, les gendarmes sondent notamment les grottes et bergeries dans un périmètre de 60 kilomètres. Ils n'excluent aucun scénario, de l'embuscade à un suicide du tireur. 

 

Profil "paranoïaque"

Le suspect, père d'un enfant en bas âge, est décrit comme "paranoïaque" par le procureur d'Alès François Schneider. "Ce n'est pas quelqu'un de stable. C'est quelqu'un de nerveux, d'impulsif", témoignait de son côté sur Europe 1 un voisin de la scierie où le double homicide a eu lieu. Il multipliait les conflits et les dépôts de plainte, notamment contre l'ancien maire de la commune des Plantiers. Il "était également en conflit avec son employeur pour des problèmes d'horaires de travail", selon le procureur d'Alès.