Eric Mouzin 2:38
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Solène Leroux , modifié à
Le 9 janvier 2003, Estelle Mouzin disparaissait sur le chemin du retour de l'école à Guermantes, en Seine-et-Marne. Deux décennies plus tard, le mystère demeure. Une marche blanche a lieu cet après-midi pour ne pas oublier. Éric Mouzin, invité d'Europe Midi, exprime ses craintes sur le changement de juge d'instruction dans ce dossier.
INTERVIEW

Le mystère reste entier. Près de deux décennies après la disparition d'Estelle Mouzin, alors âgée de neuf ans, son corps n'a toujours pas été retrouvé. Alors qu'une marche blanche honore sa mémoire samedi après-midi, son père Éric Mouzin s'inquiète du changement de juge dans cette affaire. Sabine Khéris, la juge d'instruction qui gérait jusque-là le dossier, a quitté ses fonctions. "Elle était arrivée à l'expiration de la durée de son intervention dans le cadre de cette juridiction", explique le père d'Estelle Mouzin au micro d'Europe Midi. "Et au bout de dix ans, elle devait être dans une autre juridiction, donc elle a quitté son poste."

Dans la gestion de ce dossier depuis une vingtaine d'années, Éric Mouzin voit deux aspects. D'un point de vue policier, il y a eu "des défaillances qui ont fait en sorte que des personnes qui présentaient un potentiel de risque élevé n'ont pas été interrogées correctement", détaille-t-il. "C'est le cas du couple Fourniret/Olivier."

Une série de défaillances

Il y a ensuite eu "une deuxième série de défaillances dans l'organisation de la justice puisqu'une succession de juges sont intervenus". Une situation d'autant plus pénible que selon le père de la victime, ils "n'avaient pas les moyens de mener à bien leur instruction, ce qui fait que l'on a perdu un temps considérable".

Éric Mouzin évoque notamment le fait que le tueur en série Michel Fourniret a écrit pour demander "à être jugé dans le cadre des dossiers Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin, et que sa demande n'a pas été prise au sérieux pour des raisons incompréhensibles". À la suite de ce cafouillage, "il faudra attendre l'intervention de Sabine Khéris pour qu'il puisse être entendu une fois qu'elle aura eu les confidences de son ancienne complice".

Pas de colère

Malgré ces erreurs, le père d'Estelle n'est pas en colère. Il souhaite que "ce dossier avance, qu'on retrouve le corps d'Estelle" car "c'est aujourd'hui la pièce manquante". Surtout, Éric Mouzin veut que des "enseignements puissent être tirés des erreurs commises dans le cadre de cette instruction, pour que ça serve par la suite" dans d'autres affaires.