Cinq hommes qui exploitaient sexuellement des adolescentes jugés vendredi à Créteil

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Pierre de Cossette, édité par A.H. , modifié à
À peine plus âgés que leurs victimes, des proxénètes de cité leur faisaient miroiter une vie luxueuse d'escort-girls. Mais la réalité était tout autre. Ils sont jugés vendredi à Créteil.

Ils ont parfois tenté leur chance dans le trafic de stupéfiants ou le banditisme. Sans grand succès. Puis ces garçons de cité ont trouvé ce nouveau filon : un proxénétisme d'un nouveau genre. Cinq hommes sont jugés vendredi par le tribunal de Créteil pour avoir prostitué une demi douzaine d'adolescentes.

"Une vie de misère". Ces filles, françaises, souvent mineures et perdues, imaginaient une vie facile d'escort-girls. La réalité s'est révélée très éloignée de ce qu'elles avaient en tête. "On a beaucoup de jeunes femmes en rupture sociale, familiale, professionnelle, qui fantasment sur l'activité. Elles se définissent, non plus comme des prostituées, mais comme des 'escort', un terme particulièrement valorisant à leurs yeux, qui permet soi-disant d'accéder à une vie de luxe. En fait, c'est une vie de misère, dans des hôtels de moyenne gamme, avec des gens qui vont les exploiter et les battre", explique au micro d'Europe 1 le commissaire Jean-Paul Mégret, de la brigade de répression du proxénétisme à Paris.

Dix à douze passes par jour. Un jour dans un hôtel de banlieue, le lendemain dans un petit appartement meublé parisien réservé sur Internet… Les jeunes filles devaient se soumettre à dix à douze passes, soit environ 1.500 euros par jour et par fille. L'une des victimes du réseau a avoué ramener jusqu'à 48.000 euros par mois. Mais depuis quelques temps, tout l'argent revenait aux proxénètes, qui facturaient aux filles la cocaïne et le cannabis qu'ils leur fournissaient entre les passes.

Viols et brûlures de cigarettes. Les prostituées, volontaires au départ, ont ensuite les pires difficultés à sortir de ces réseaux. Malgré les violences subies, brûlures de cigarettes ou viols, policiers et associations peinent à leur faire prendre conscience qu'elles sont victimes. Au procès à Créteil, aucune n'est partie civile.