Chantage politique à Saint-Etienne : l'ex-directeur de cabinet du maire mis en examen

L'ex-directeur de cabinet du maire de Saint-Etienne a annoncé avoir été "mis en examen dans l'affaire dite de la sex-tape" (Illustration).
L'ex-directeur de cabinet du maire de Saint-Etienne a annoncé avoir été "mis en examen dans l'affaire dite de la sex-tape" (Illustration). © LOIC VENANCE / AFP
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avec AFP
L'ex-directeur de cabinet du maire de Saint-Etienne, Pierre Gauttieri, a annoncé jeudi avoir été "mis en examen dans l'affaire dite de la sex-tape". Il avait été déféré jeudi matin devant les juges d'instruction après avoir passé une quarantaine d'heures en garde à vue, en compagnie de son ancien patron, l'ex-LR Gaël Perdriau.

L'ex-directeur de cabinet du maire de Saint-Etienne, Pierre Gauttieri, a annoncé avoir été "mis en examen dans l'affaire dite de la sex-tape", jeudi en sortant du tribunal judiciaire de Lyon. "Je n’ai pas souhaité répondre aux magistrats", a brièvement déclaré Pierre Gauttieri aux journalistes présents, sans préciser les chefs de sa mise en examen.

Cet homme de 55 ans avait été déféré jeudi matin devant les juges d'instruction après avoir passé une quarantaine d'heures en garde à vue, en compagnie de son ancien patron, l'ex-LR Gaël Perdriau, de l'ancien adjoint municipal Samy Kéfi-Jérôme et de l'ex-compagnon de ce dernier Gilles Rossary-Lenglet.

Un vidéo compromettante

L'affaire a éclaté l'an dernier quand Gilles Rossary-Lenglet a révélé à Mediapart l'existence d'une vidéo compromettante tournée en janvier 2015 dans laquelle on peut voir l'ex-premier adjoint centriste Gilles Artigues, rival politique de Gaël Perdriau, se faire masser par un homme dans une chambre d'hôtel à Paris. Ce quinquagénaire assurait dans ses confessions que ce "barbouzage de moeurs" avait été commandité par le maire et son entourage dans le but de neutraliser le centriste. Et il disait avoir été rétribué via des prestations fictives facturées à deux associations locales subventionnées par la mairie.

Lui aussi a été mis en examen jeudi : il "ne s’est pas défilé, il est à l’origine de cette affaire, l’a révélé et a assumé sa position devant les policiers et les juges", a déclaré son avocat Me Sylvain Cormier aux journalistes.

"On attend que la vérité éclate"

"Il y a une enquête qui a épluché les révélations qui ont été faites et aboutissent à ces présentations... On attend que la vérité éclate", a-t-il ajouté, sans préciser les chefs de mise en examen de son client.

Une information judiciaire a été ouverte en septembre 2022 pour "atteinte à l'intimité de la vie privée, chantage aggravé, soustraction de bien public par une personne chargée d'une fonction publique, abus de confiance et recel de ces infractions", après une plainte de Gilles Artigues.

 

Nommément accusé par Gilles Artigues, placé en garde à vue mi-septembre 2022, cité dans des enregistrements audio accablants, le maire et président de la métropole de Saint-Etienne a toujours clamé son innocence et répété plusieurs fois qu'il ne démissionnerait pas, même en cas de mise en examen. 

Mise en retrait de Gaël Perdriau

Arc-bouté dans ses dénégations, Gaël Perdriau a jusqu'à présent refusé de démissionner de ses mandats électifs, au nom de la "présomption d'innocence". Rapidement exclu de LR après une première garde à vue de quelques heures mi-septembre 2022, il s'est mis en retrait de ses fonctions.

L'affaire l'a par ailleurs poussé à limoger son directeur de cabinet fin septembre, tandis que son adjoint Samy Kéfi-Jérôme démissionnait de ses mandats à la municipalité et à la métropole de Saint-Etienne.