Canicule : la mode des bouches à incendie gagne la France

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Guillaume Biet et M.-A.B.
Les maires de différentes villes ont dû prendre des arrêtés pour endiguer ce phénomène, considéré comme un acte de vandalisme.

C'est une pratique que l'on avait jusqu'à présent l'habitude de voir sur grand ou petit écran. Un été étouffant dans les rues de quartiers populaires de New York, et des enfants qui s'amusent à transformer les bouches à incendie en geysers rafraîchissants. Mais avec la canicule qui frappe la France, cette mode gagne l'hexagone avec force. Depuis la semaine dernière, des centaines de bornes ont été vandalisées, d'abord en Île-de-France, puis, propagé via les réseaux sociaux, le phénomène a gagné d'autres villes.

 Lille, Besançon, Bron… Depuis le week-end dernier, ces mêmes actes de vandalisme ont été commis à Lille, dans le Nord-Pas-de-Calais, à Besançon, dans le Doubs, et à Bron, près de Lyon, dans le Rhône. A chaque fois, ce sont les mêmes scènes : des geysers d'eau potable en pleine rue, avec des chaussées et des caves inondées, et des dizaines d'habitants, plus ou moins jeunes, qui s'en donnent à cœur joie. Et leurs photos déferlent sur les réseaux sociaux.

De lourdes amendes et jusqu'à 5 ans de prison. Partout, les agents sont débordés. Rien qu'en région parisienne, on compte 300 bouches à incendie qui ont été ouvertes presque en même temps. Une centaine ont été dénombrées à Lille, avec des interventions compliquées pour couper l'eau, car parfois les techniciens ont été caillassés.

Pour endiguer le phénomène, certains maires ont pris des arrêtés, avec de lourdes amendes allant jusqu'à 9.000 euros. La justice rappelle elle aussi qu'ouvrir une borne à incendie revient à s'exposer à une peine allant jusqu'à cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende. Le week-end dernier, trois personnes ont ainsi été arrêtées en flagrant délit à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis et trois autres dans l'Essonne.