Emmanuel Macron et Brigitte Macron sont arrivés ce jeudi à Grenoble et veulent être aux côtés des victimes et de leurs familles. 1:37
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avec AFP / Crédit photo : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à
Le président Emmanuel Macron et Brigitte Macron sont arrivés vendredi à Grenoble où sont hospitalisés trois des quatre enfants blessés la veille lors de l'attaque au couteau d'Annecy, a constaté un journaliste de l'AFP. Le chef de l'État et son épouse se rendent sur place pour être aux "côtés des victimes et de leurs familles ainsi que de l'ensemble des personnes qui à Annecy ont contribué à leur apporter aide et soutien", a indiqué l'Élysée.

Deux des quatre enfants blessés par un réfugié syrien armé d'un couteau dans une aire de jeu d'Annecy sont toujours en "urgence vitale", a indiqué vendredi le porte-parole du gouvernement Olivier Véran, peu avant le déplacement présidentiel.

"De ce que je sais, il y aurait encore deux enfants qui seraient considérés en urgence absolue, en urgence vitale", a-t-il dit sur franceinfo, en précisant que "des interventions chirurgicales ont été réalisées". Trois des petits blessés ont été transférés à Grenoble, le quatrième à Genève en Suisse, après avoir reçu les premiers soins à Annecy.

Emmanuel Macron et Brigitte Macron veulent être aux "côtés des victimes et de leurs familles ainsi que de l'ensemble des personnes qui à Annecy ont contribué à leur apporter aide et soutien", a indiqué l'Élysée. Les motivations de l'agresseur, un réfugié syrien né en 1991, restent obscures à ce stade, en tous cas "sans mobile terroriste apparent", selon le parquet d'Annecy qui n'exclut pas un "geste insensé". Abdalmasih H. qui a passé la nuit en garde à vue, doit être soumis à un examen psychiatrique vendredi matin, selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin sur TF1.

Enquête en cours pour "tentative d'assassinat"

Sans antécédent judiciaire et sans domicile fixe, cet homme de 31 ans qui a vécu pendant dix ans en Suède, avait quitté sa famille il y a quelques mois pour partir en France et se trouvait à Annecy depuis l'automne 2022. Quand il est passé à l'acte, il n'était pas sous l'emprise de stupéfiants ou de l'alcool, selon la procureure d'Annecy Line Bonnet-Mathis. L'enquête en cours pour "tentative d'assassinat" va "permettre de déterminer le mobile" de l'agresseur, a-t-elle indiqué jeudi.

L'assaillant avait obtenu l'asile en Suède en 2013 où il a vécu pendant 10 ans. "Il n'a pas pu obtenir la nationalité suédoise, donc il a décidé de quitter le pays. Nous nous sommes séparés parce que je ne voulais pas quitter la Suède", a confié son ex-épouse, jointe par l'AFP.

 

Ce père d'une enfant de trois ans était en situation régulière quand il est arrivé en France, il y a quelques mois. Dans une nouvelle demande d'asile déposée en France en novembre 2022, il s'était déclaré "chrétien de Syrie", selon une source policière. Et il portait une croix chrétienne quand il a été interpellé.

Selon Gérald Darmanin, les autorités françaises lui ont notifié dimanche dernier, le 4 juin, qu'il ne pouvait obtenir l'asile en France puisqu'il l'avait déjà en Suède. L'assaillant, short noir et foulard bleu noué sur la tête, visait les enfants lors de son attaque meurtrière, selon des images du drame authentifiées par l'AFP. On le voit aussi dans cette vidéo lever les bras au ciel et crier en anglais "au nom de Jésus !".

Un autel improvisé

Ce cri ne justifie pas en soi une saisine du parquet anti-terroriste, selon une source proche du dossier. Un adulte a été hospitalisé après avoir été blessé par l'agresseur puis touché par les tirs de la police pendant l'interpellation, et un autre adulte a été touché plus légèrement. L'attaque, qui s'est produite en plein jour, a horrifié les Annéciens et les milliers de touristes présents en ce début de saison estivale.

Un petit autel improvisé avec des bougies, des roses blanches et des messages ont été dressés jeudi soir dans un coin de l'aire de jeux où s'est déroulée l'agression. Comme de nombreux habitants, Julie, une lycéenne, est venue vendredi matin déposer une rose pour "rendre hommage aux victimes" dans ce parc où elle vient souvent.

L'attaque a suscité une avalanche de réactions dans le monde politique, des élus de droite et d'extrême droite mettant en avant l'origine et le statut de l'agresseur. La Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin se sont déjà rendus jeudi à Annecy, une ville sous le choc après l'attaque survenue en plein jour dans un parc très fréquenté au bord du lac.