Assassinat d'un boulanger : 27 ans de réclusion pour les trois accusés

Justice condamnation prison
Olivier Coudray, âgé de 41 ans, a été condamné pour assassinat et tentative d'assassinat. Photo d'illustration. © AFP
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avec AFP
En août 2018, un boulanger-pâtissier de Plonévez-du-Faou, dans le Finistère, avait été tué de deux balles dans la tête alors qu'il s'apprêtait à quitter son domicile. L'ex-épouse de la victime et le nouveau compagnon de celle-ci ont été reconnus coupables de complicité d'assassinat et de complicité de tentative d'assassinat. 

Une femme et deux hommes poursuivis pour leur implication dans l'assassinat d'un boulanger-pâtissier en août 2018 à Plonévez-du-Faou, et la tentative d'assassinat de sa compagne, ont été condamnés vendredi à 27 ans de réclusion criminelle chacun par la cour d'assises du Finistère. Le ministère public avait requis la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté des deux-tiers pour les trois accusés, à savoir l'épouse de la victime dont il était séparé depuis deux ans, Fabienne Mehens, le nouveau compagnon de celle-ci, Yves Brassier, ainsi que l'ancien associé et ami de ce dernier, Olivier Coudray.

Les deux premiers, âgés de 50 ans, ont été reconnus coupables de complicité d'assassinat et de complicité de tentative d'assassinat, tandis que le troisième, âgé de 41 ans, a été condamné pour assassinat et tentative d'assassinat.

"Mécanique implacable"

Vincent Calvez, 44 ans, avait reçu le 23 août 2018 peu après minuit deux balles dans la tête, tirées à bout portant par Olivier Coudray, un ancien militaire, alors qu'il s'apprêtait à quitter son domicile, une longère isolée, pour se rendre à son travail. Sa compagne, Marie G., âgée de 27 ans et présente à l'audience, avait également été atteinte d'une balle dans la tête, mais s'en est miraculeusement sortie.

L'avocat général Jean-Baptiste Doubliez avait évoqué une "mécanique implacable" pour décrire le macabre guet-apens imaginé par Fabienne Mehens, "une idée débile" pour cette dernière qui n'aurait en réalité pas supporté la séparation. "Ca a été pensé comme un travail de professionnel", avait-il estimé.

Alors que Fabienne Mehens n'a pas vraiment expliqué pourquoi elle avait eu l'idée de supprimer Vincent Calvez, Yves Brassier a reconnu avoir demandé à son ami et associé de tuer le boulanger-pâtissier "par amour" pour sa compagne. L'ancien militaire et membre du gang de motards "Hells Angels", a quant à lui assuré être passé à l'acte "pour avoir la paix" face à l'"insistance" de Fabienne Mehens.

Un macabre "pacte faustien"

"Personne n'a voulu croire que Fabienne a allumé un feu de broussailles en forme d'exorcisme, attisé par deux pompiers pyromanes", a regretté son avocate Sylvie Couturon, tandis que son confrère Vincent Lauret a soutenu que son client, Olivier Coudray, avait passé "un pacte faustien" avec Yves Brassier, mais n'avait "pas le profil de l'assassin".

Yves Brassier avait conduit le véhicule dans lequel avait pris place Olivier Coudray, à qui on avait promis la somme de 7.500 euros. Il l'avait ensuite attendu dans la voiture pendant que l'homme de main, sans prendre la peine de dissimuler son visage, exécutait froidement Vincent Calvez et blessait très grièvement sa jeune compagne. Agenouillée près de son compagnon et tournant le dos au tueur, cette dernière avait reçu une balle à l'arrière du crâne et une autre dans le bras. 

Les trois accusés ont soutenu tout au long du procès qui s'est ouvert lundi ne pas avoir eu l'intention de la tuer. Mais, pour l'avocat général, le fait qu'Olivier Coudray n'ait pas dissimulé son visage "n'est pas un hasard. Il ne devait pas y avoir de cibles vivantes, de témoins vivants", a-t-il expliqué. "Marie était sur la liste noire", a aussi noté Ronan Appéré, l'avocat de la jeune femme à qui il n'a pas été possible de retirer la balle enfoncée à 3 cm dans le crâne au risque d'endommager encore davantage sa vue.