Argenteuil : un meurtre vieux de quatorze ans en passe d'être résolu

L'homme avait été signalé disparu par sa famille en septembre 2002.
L'homme avait été signalé disparu par sa famille en septembre 2002. © DAMIEN MEYER / AFP
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Après quatorze ans d’enquêtes, le meurtre de Jean Wittier, un père de famille résidant à Argenteuil dans le Val d’Oise en 2002, est sur le point d’être résolu.

C’est ce qu’on appelle communément un "cold case". Il y a quatorze ans, Jean Wittier, un retraité de l’EDF âgé de 73 ans, quitte son pavillon à vélo et disparaît sans laisser de trace. C’est en tout cas ce que déclare son épouse à la police son épouse, rapporte Le Parisien.

Le dossier rouvert en 2014. Le commissariat d’Argenteuil, dans le Val d’Oise, ouvre alors une procédure de recherche. Sans résultat, la fille de Jean dépose une plainte et obtient le lancement d’une enquête pour disparition inquiétante. Au mois d’août dernier, le parquet de Pontoise saisit une dernière fois les enquêteurs, afin de clarifier le dossier avant qu’il ne soit prescrit. Contre toute attente, la fille confie alors soupçonner son frère de l’avoir tué, ce qui pousse les policiers de la sûreté urbaine d’Argenteuil à rouvrir le dossier. Ils découvrent ainsi que le fils en question n’avait jamais été entendu.

Coup de théâtre. Interrogé en automne 2015, celui-ci assure être innocent. Les enquêteurs rendent également visite à la mère de famille, en septembre. Mais là non plus, la visite n’est pas concluante. Une information judiciaire pour disparition inquiétante est cependant ouverte afin de mener des investigations plus poussées. Le 14 avril dernier, les enquêteurs retournent voir la vieille dame, âgée de 85 ans. Et, au bout d’une heure et demi d’audition, coup de théâtre : "C’est mon fils qui a tué mon mari", lâche-t-elle.

" C’est mon fils qui a tué mon mari "

 

Une scène effarante. La scène qu’elle décrit est inouïe. Une dispute violente aurait éclaté entre le père et le fils. Âgé de 39 ans à l’époque des faits, celui-ci aurait frappé son père avec un marteau. Selon la mère, il l’aurait noyé dans un seau d’eau, et traîné dans la cave. Puis, après avoir étendu une bâche, il l’aurait découpé. La mère confie enfin que les restes de son mari auraient été évacués peu à peu dans les poubelles, avant que la disparition ne soit signalée.

Le pavillon passé au crible. Suite à ces révélations, le fils a été déféré devant le juge d’instruction et mis en examen pour meurtre sur ascendant. En raison du manque d’éléments matériels à son encontre, il a été placé sous contrôle judiciaire. Les enquêteurs du service de police technique et scientifique d’Argenteuil, aidés par ceux de l’antenne de Cergy de la police judiciaire de Versailles et des gendarmes de l’IRCGN, ont débuté mardi les recherches dans le petit pavillon où résidait la famille jusqu’en 2006. 

Les pièces ont notamment été passées au BlueStar, un produit qui permet de retrouver les traces de sang lavées, effacées ou invisibles à l’œil nu. Les sols ont également été sondés afin de de découvrir si le sol a été creusé. Les résultats des recherches n’ont pas encore été précisés.