Les trois hommes soupçonnés d'avoir agressé Jean-Baptiste Trogneux seront jugés lundi à Amiens. 1:32
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Lionel Gougelot avec AFP / Crédit photo : DENIS CHARLET / AFP , modifié à
Les trois hommes soupçonnés d'avoir agressé Jean-Baptiste Trogneux, le petit-neveu de Brigitte Macron, seront jugés lundi à Amiens. Ils devaient être jugés en comparution immédiate le 17 mai, deux jours après les faits, pour violences en réunion, mais leurs avocats avaient demandé plus de temps pour préparer leur défense.

Les trois hommes soupçonnés d'avoir agressé le petit-neveu de Brigitte Macron, Jean-Baptiste Trogneux, en marge d'une manifestation non déclarée contre la réforme des retraites, une affaire qui avait ému la classe politique, doivent être jugés lundi à Amiens. Âgés de 20, 22 et 34 ans, ces prévenus aux profils de marginaux devaient initialement être jugés en comparution immédiate le 17 mai, deux jours après les faits, pour violences en réunion, mais leurs avocats avaient demandé plus de temps pour préparer leur défense.

Ils comparaitront en détention provisoire, un placement justifié par le président du tribunal en raison "du risque de réitération des faits". Le procureur de la République d'Amiens, Jean-Philippe Vicentini, en avait fait la demande, arguant que "dans la démocratie, on doit parler, on ne peut pas cogner". Le procès doit s'ouvrir à 14 heures.

"J'ai vu des gens plein de haine"

Patron de la célèbre chocolaterie fondée par l'arrière-grand-père de Brigitte Macron, Jean-Baptiste Trogneux, 30 ans, a été molesté le 15 mai devant son domicile, situé au-dessus de son commerce à Amiens, par plusieurs personnes qui participaient à une manifestation non déclarée, selon son père, Jean-Alexandre. De source policière, il a reçu quatre jours d'incapacité totale de travail (ITT).

Faisant face à un groupe d'une quarantaine de personnes, Jean-Baptiste Trogneux avait vu l'un de ses voisins s'interposer devant les agresseurs. "Ils étaient en train de le frapper au sol. J'ai vu des gens déterminés, très énervés, plein de haine, on le ressentait réellement", témoignait Hervé, son voisin, 48 heures après les faits.

L'un des agresseurs, identifié notamment grâce à la vidéosurveillance, sera retrouvé en possession d'une lame de couteau d'une vingtaine de centimètres. Les avocats des prévenus, de leur côté, contestent la motivation politique de leur geste, les décrivant comme des "marginaux faibles d'esprit au parcours chaotique", loin de l'image des black blocs ou des gilets jaunes. 

Des jeunes avec "des difficultés notamment d'ordre psychologique"

Selon son avocat Franck Delahousse, il voulait "défendre la vitrine de son magasin, déjà visée à plusieurs reprises". La chocolaterie bénéficie d'une surveillance policière à chaque manifestation ces dernières années. Parmi les prévenus, déjà condamnés pour des violences et des agressions, le plus jeune, Florian C., est illettré, le plus âgé, Yoan L., est sous curatelle. "En 15 secondes, on se rend compte qu'il faut une expertise psychiatrique", avait déclaré à l'ouverture de l'audience du 17 mai l'avocat de ce dernier, Me Ibrahima Ndiaye.

"On peut parler de cas sociaux", avait pour sa part avancé Me Marc Blondet, l'avocat du troisième prévenu, Adrien F., qui peine, selon lui, à lire et à écrire. "Ce sont des jeunes qui ont un parcours chaotique, des difficultés notamment d'ordre psychologique", avait-il affirmé. Quatre autres personnes interpellées dans ce dossier ont été relâchées après leur garde à vue. Une adolescente de 16 ans, également poursuivie, doit être jugée ultérieurement par un juge des enfants.

Dès la révélation des faits, des voix à gauche comme à droite s'étaient alarmées de la violence du débat politique, Emmanuel Macron dénonçant "des actes insupportables et inqualifiables". Brigitte Macron s'indignant de "la lâcheté" des auteurs.