Roué de coups devant sa chocolaterie d'Amiens à huit contre un, pour la seule raison qu'il est le petit neveu de Brigitte Macron, Jean-Baptiste Trogneux est toujours en observation à l'hôpital. 1:21
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Lionel Gougelot (à Amiens) / Crédit photo : DENIS CHARLET / AFP
Trois personnes seront jugées en comparution immédiate ce mercredi à Amiens pour l'agression du petit neveu d'Emmanuel Macron. Une quatrième sera face à un juge des enfants. Dans les rues d'Amiens, tous dénoncent une agression "inacceptable" et "scandaleuse" du patron de la chocolaterie familiale, roué de coups en marge d'une manifestation. 

Roué de coups devant sa chocolaterie d'Amiens à huit contre un, pour la seule raison qu'il est le petit neveu de Brigitte Macron. Secouru par un voisin, Jean-Baptiste Trogneux, âgé de 30 ans, est toujours en observation à l'hôpital. Son père, Jean-Alexandre Trogneux, s'est dit scandalisé au micro d'Europe 1. "Le père de celui qui est intervenu pour que mon fils puisse s'en sortir est venu voir et il était bouleversé. Il m'a dit : 'Je n'ai jamais vu autant de haine dans les yeux. On a cru qu'il allait le tuer'. Comment peut-on arriver à un tel acharnement physique sur une personne qui n'a rien à voir avec l'homme politique lui-même ?", a-t-il confié, consterné.

Une agression "gratuite"

Le père accuse notamment l'ambiance sur les réseaux sociaux qui alimente cette haine, notamment à cause des fake news. "On arrive à un point d'orgue parce qu'effectivement, c'est mon oncle, soit. Mais est-ce que vous êtes responsable de tout ce que fait et de tout ce que dit votre oncle ? J'en doute. Et qu'on arrive à des tels gestes impardonnables, c'est de la pure folie. J'attends que la justice fasse son travail et qu'elle soit exemplaire", a-t-il ajouté. Cette agression a été jugée "inqualifiable" et "inacceptable" par le président de la République.

Et dans les rues d'Amiens, les commerçants du quartier sont toujours sous le choc. "Je sais que monsieur Macron ne fait pas des choses très bien pour la France, mais ce n'est pas parce que c'est la même famille qu'il faut en venir là et les agresser gratuitement", explique Ludivine, qui tient la boulangerie face à la boutique Trognon. Autant de violence gratuite est inacceptable pour la jeune femme.

Depuis la réforme des retraites, on savait ici que l'enseigne de la famille Trogneux, liée à Emmanuel Macron, pouvait être une cible, mais pas à ce point, selon l'une de ses clientes. "On vit dans un drôle de monde. C'est vrai que quand il y avait des manifestations, on voyait bien que forcément c'était protégé à cet endroit, mais c'est ridicule", estime-t-elle. Trois personnes seront jugées en comparution immédiate ce mercredi à Amiens pour l'agression du petit neveu d'Emmanuel Macron. Une quatrième sera face à un juge des enfants.