Affaire Grégory : le procureur de Dijon menacé de mort dans une lettre anonyme

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Le procureur en charge de l'affaire Grégory a reçu une lettre de menaces de mort. © THOMAS COEX / AFP
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Le 11 août dernier, Jean-Jacques Bosc, procureur de Dijon en charge de l'affaire Grégory, a reçu à son bureau une lettre anonyme, lui prédisant un destin semblable à celui du juge Lambert.

Depuis la relance de l'affaire Grégory en juin dernier, le bureau du procureur de Dijon, en charge du dossier, a reçu des dizaines de missives, souvent farfelues. Mais le 11 août, Jean-Jacques Bosc a reçu pour la première fois sur son bureau une lettre de menace anonyme, a-t-il indiqué à Europe 1, confirmant une information de France Inter mardi.

Une référence au suicide du juge Lambert. Écrit en majuscules à l'aide d'un normographe, un instrument d'écolier permettant de tracer des lettres, le message est celui-ci : "ON PAIE A RIEN FAIRE DES GENS COME TOI TU PREND LA MEME DIRECTION QUE LE PTI JUGE LAMBERT Y A UN SAC QUI T ATTEND TU SAURAS JAMAIS POUR LE PETIT" (sic). La lettre fait référence à Jean-Michel Lambert, premier juge d'instruction du dossier lors du meurtre de Grégory Villemin en 1984, qui s'est donné la mort en juillet 2017. Sa tête était recouverte d'un sac plastique.

Un ADN jamais récolté jusqu'alors. Une enquête a été ouverte et des vérifications ADN effectuées sur la lettre. Elles n'ont pas permis d'identifier son auteur. Un profil ADN masculin a pu être isolé sur la lettre et l'enveloppe, ainsi que treize mélanges d'ADN masculins et féminins. Toutefois, France Inter précise qu'aucune correspondance n'a été trouvée avec les centaines de personnes (témoins, mais aussi experts, gendarmes, etc) dont l'ADN a déjà été récolté dans l'affaire. Impossible aussi de savoir d'où a été posté la lettre, le système d'oblitération de La Poste ayant changé.

Une lettre de menaces parmi d'autres courriers. Le procureur assure à Europe 1 qu'il "relativise, car c'est la seule lettre de menaces reçue parmi des dizaines d'autres (signées) depuis l'été". Le procureur général et la présidente de la chambre de l'instruction de Dijon reçoivent en effet régulièrement des courriers qui développent une interprétation de l'enquête ou apportent des éléments, qui sont lus et peuvent être ou non pris en compte. Cette lettre "n'a aucune incidence sur le développement du dossier", en conclut Jean-Jacques Bosc.