Chevaline 1:17
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William Molinié avec AFP, édité par Laura Laplaud , modifié à
Plus de neuf ans après l'affaire dite de "la tuerie de Chevaline", un homme a été placé en garde à vue mercredi matin. Il s’agit du motard déjà interrogé puis mis hors de cause par les autorités en 2015. La procureure d'Annecy a annoncé dans la nuit la prolongation de sa garde à vue jusqu'à vendredi matin.

La garde à vue de l'homme interrogé depuis mercredi matin dans l'enquête sur le quadruple meurtre de 2012 à Chevaline, en Haute-Savoie, a été prolongée, a annoncé la procureure d'Annecy dans la nuit de mercredi à jeudi. "#Chevaline Le juge d'instruction a décidé de la prolongation de la garde à vue actuellement en cours depuis ce matin (mercredi) 8h05", a tweeté la procureure d'Annecy Line Bonnet tard dans la nuit. 

Vérifier l'emploi du temps du suspect

Celle-ci avait indiqué mercredi matin que la garde à vue visait "à procéder à des vérifications d'emploi du temps" et à "des perquisitions" chez cette personne, dont l'identité n'a pas été révélée. Mais nous savons qu'il s'agit d'un homme, et plus précisément du motard aperçu près dans les environs de la scène de crime le jour de la tuerie. A l'époque, un portrait-robot avait été établi. Un an et demi plus tard, il est identifié, et la France apprendra qu'il s'agit d'un chef d'entreprise de la région lyonnaise.

Face à quelques journalistes qui l'attendaient devant la gendarmerie de Chambéry mercredi soir, son avocat Jean-Christophe Basson-Larbi a simplement indiqué qu'il s'agit d'un témoin mis hors de cause en 2015. Selon le conseil, sa garde à vue n'est "pas justifiée" car ce dernier a "toujours eu à cœur de participer à la manifestation de la vérité".

Une des plus grandes énigmes judiciaires

Le 5 septembre 2012, un Britannique d'origine irakienne de 50 ans, Saad al-Hilli, son épouse de 47 ans et sa belle-mère de 74 ans avaient été retrouvés morts, avec plusieurs balles dans la tête, dans leur voiture sur une route de campagne près de Chevaline, non loin du lac d'Annecy.

L'une des fillettes du couple al-Hilli avait été grièvement blessée tandis que la seconde, recroquevillée sous les jambes de sa mère, était miraculeusement sortie indemne de cette tuerie. Un cycliste de la région, Sylvain Mollier, 45 ans, probable victime collatérale, avait également été abattu.

Une des plus grandes énigmes judiciaires françaises

Cette affaire compte parmi les grandes énigmes judiciaires qui ont tenu la France en haleine ces cinquante dernières années. Elle a déjà donné lieu à des milliers d'heures d'enquête et d'auditions, des tonnes de documents épluchés et quatre interpellations, sans avoir pu être élucidée à ce jour.