Vingt ans après, il veut prouver son innocence

Raphaël Maillant et son avocate Sylvie Noakovitch, en 2005.
Raphaël Maillant et son avocate Sylvie Noakovitch, en 2005. © MaxPPP
  • Copié
avec Anne Le Gall et Pierre de Cossette , modifié à
Un meurtre commis à la Rochelle pourrait innocenter un homme condamné en 1991.

Un certain Yann Bello, cuisinier de 41 ans, a reconnu mercredi 20 juillet le meurtre de sa femme, retrouvée étranglée lundi 18 juillet à La Rochelle. Cet aveu pourrait changer l'éclairage sur un procès remontant à 1991 : celui de Raphaël Maillant, condamné à 17 ans de prison pour le meurtre de son ex-fiancée. En liberté conditionnelle depuis 2004, il veut aujourd'hui prouver son innocence en démontrant que Yann Bello était également l'auteur du premier meurtre.

Retour sur les faits. En 1991, près d'Epinal, un gendarme retrouve dans un fossé le corps d'une jeune fille de 20 ans, morte étranglée avec un torchon de cuisine. Un suspect est bientôt retenu par les enquêteurs : son ancien fiancé, Raphaël Maillant, accusé par son propre meilleur ami, Yann Bello. En l'absence de mobile et de preuve matérielle, la parole de Yann Bello avait pesé lourd dans ce procès. Pendant ces dix ans de détention, puis dix ans de liberté conditionnelle, Raphaël Maillant a toujours clamé son innocence.

"Les faits sont similaires"

Le condamné et son avocate remontent aujourd'hui au créneau. En 2005, ils avaient déjà saisi la commission de révision des condamnations pénales, sans succès.

Cette fois-ci, Raphaël Maillant se dit confiant. Au micro d'Europe 1, il accuse Yann Bello d'avoir également assassiné son amie, en 1991 : "J'espère que l'on va commencer à réfléchir et commencer à me croire. Avant je pouvais mettre un doute sur l'identité de l'assassin, aujourd'hui les doutes sont estompés. Les faits sont similaires, la deuxième victime a elle aussi été strangulée."

"Je n'attends que ça dans ma vie"

Il regrette toutefois qu'"un drame" soit nécessaire pour faire avancer les choses. "J'ai subi pendant 10 ans d'être enfermé, j'ai subi pendant 10 ans à l'extérieur. C'est difficile d'arriver au bout de vingt ans et de se dire qu'il faut un drame pour que la balance commence peut-être à pencher en ma faveur."

"La reconnaissance de mon innocence, je n'attends que ça dans ma vie", confie-t-il. C'est un boulet que j'ai aux pieds depuis des années, j'aimerais bien qu'il y ait un point final à cette histoire."

Sa nouvelle demande de révision devrait intervenir dans les prochaines semaines. D'ici là, il explique aspirer à une vie calme avec son enfant et son métier du moment : secouriste en montagne.