Le directeur d'école pédophile de Villefontaine visé par 55 signalements

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avec AFP , modifié à
Quarante-quatre mineurs, ou leurs parents, se sont manifestés depuis la mise en examen du directeur, déjà soupçonné de onze viols.

Les charges contre le directeur de l'école primaire de Villefontaine s'allongent. Quarante-quatre mineurs, ou leurs parents, se sont manifestés depuis sa mise en examen, fin mars, pour viols sur mineurs. L'homme est déjà soupçonné de onze viols. "Cinquante-cinq mineurs, au total, sont concernés. Ils se sont manifestés ou leurs parents l'ont fait. Il peut y en avoir d'autres. Cela ne veut pas dire 55 victimes", a déclaré Jean-Yves Coquillat.

Les mineurs bientôt auditionnés. Les mineurs qui se sont manifestés depuis le déclenchement de l'affaire ont été auditionnés ou le seront prochainement. Une fois l'ensemble des auditions réalisées, le parquet prendra un réquisitoire supplétif pour confier ces nouveaux cas au juge d'instruction chargé des premiers faits signalés.

"L’atelier du goût". L’ancien directeur d'école, mis en examen et écroué pour viols aggravés et agressions sexuelles, a reconnu les faits sur neuf enfants, lors de sa garde à vue les 24 et 25 mars dernier. Il est soupçonné d'avoir imposé "par surprise" des fellations à plusieurs de ses élèves de CP dans le cadre de ce qu'il appelait "un atelier du goût". Durant cet "atelier", les enfants, avec les yeux bandés, devaient identifier des "choses" que l'enseignant leur faisait goûter.

Cet homme de 45 ans a été mis en examen pour des faits concernant onze élèves, selon l'avocat. Mais d'autres enfants doivent encore être auditionnés après de nouveaux signalements, selon le parquet de Grenoble, qui ne souhaite pas communiquer de chiffre définitif.

Bientôt une loi obligeant la Justice à transmettre les condamnations. Lundi à Grenoble, les ministres de l'Education et de la Justice ont annoncé qu'une loi obligerait prochainement les services judiciaires à signaler à l'administration les condamnations prononcées contre des fonctionnaires exerçant au contact de mineurs, notamment en matière sexuelle. Ces mesures interviennent après de récents scandales de pédophilie dont celui de Villefontaine. Dans ce dernier cas, l'Education nationale n'avait pas été informée du passé judiciaire du directeur d'école, condamné en 2008 à six mois de prison avec sursis pour détention d'images pédopornographiques.

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