Un brigadier mis en examen pour "violences et insultes raciales"

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et Alain Acco , modifié à
Il est soupçonné d'avoir insulté et frappé des vendeurs à la sauvette. Un collègue a enregistré la scène.

Une nouvelle affaire ébranle la police parisienne. Trois policiers ont été mis en examen suite à l'agression de plusieurs vendeurs à la sauvette à Paris. Un brigadier-chef est notamment poursuivi pour "violences aggravées et injures raciales". Il est accusé d'avoir insulté, malmené et humilié un vendeur à la sauvette interpellé hors de toute procédure légale. Les deux autres policiers, un stagiaire et un adjoint de sécurité, qui étaient sous les ordres du brigadier, sont mis en examen pour "atteinte à la liberté individuelle". Il leur est reproché de ne pas être intervenu pour empêcher les agissements de leur supérieur.

Aucune idée précise de la violence des coups... C'est un policier, présent le jour de l'interpellation, le 6 mars dernier, au commissariat du 18ème arrondissement de Paris, qui a dénoncé ses collègues. Sa hiérarchie a alors saisi l'IGPN, la police des polices. Mais l'enquête s'est révélée compliquée en raison de l'absence de victime identifiée. Personne n'a en effet relevé le nom du vendeur à la sauvette, arrêté le 6 mars dernier, à Barbès. Il n'existe aucune trace de son passage au commissariat.

... Mais la scène enregistrée. Mais une preuve sonore accablante a permis d'étayer le dossier. Un policier stagiaire, choqué par ce qu'il entendait dans la pièce à côté de son bureau, a en effet enregistré le brigadier chef qui éructait : "tu crois que, parce que Barbès c'est plein d'Arabes, tu es chez toi ? Ici, c'est chez nous. On veut plus te revoir. La prochaine fois, je te défonce la gueule. Mets toi à genoux. A genoux". Sur l'enregistrement, retentissent alors deux claquements qui s'apparentent à ceux d'une gifle.

L'information judiciaire, ouverte samedi par le parquet de Paris à la suite d'une première enquête, vise aussi des violences survenues à l'été 2013 et en avril de la même année. Ces derniers faits ayant été commis à l'encontre d'un autre vendeur à la sauvette.

Le haut gradé interdit d'exercer. Malgré ses démentis, le brigadier chef a été mis en examen pour "violences aggravées et injures à caractère racial". Une interdiction totale d'exercice a également été prononcée à son encontre le temps de l'instruction. Les deux autres "vont être déplacés et ont interdiction de se rendre au commissariat central du XVIIIe arrondissement le temps de l'enquête", selon une source policière. Quant au policier qui les a dénoncés, et qui avait menacé de tout révéler à la presse si on étouffait l'affaire, il a été muté dans un autre commissariat.