Trois activistes kurdes assassinées à Paris

Les militantes tuées sont "Sakine Cansiz, l’une des fondateurs du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), Fidan Dogan, représentante du Congrès National du Kurdistan (KNK), basée à Bruxelles, et Leyla Soylemez, une jeune activiste".
Les militantes tuées sont "Sakine Cansiz, l’une des fondateurs du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), Fidan Dogan, représentante du Congrès National du Kurdistan (KNK), basée à Bruxelles, et Leyla Soylemez, une jeune activiste". © MaxPPP
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avec Baptiste Cordier et agences , modifié à
Ces militantes ont été tuées d'une balle dans la tête au Centre d'information du Kurdistan.

L'INFO - Trois femmes kurdes ont été retrouvées mortes dans la nuit de mercredi à jeudi, tuées chacune d'une balle dans la tête, dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan, dans le Xe arrondissement à Paris. La brigade criminelle de la police judiciaire parisienne a été chargée de l'enquête.

Les victimes. Parmi les militantes figurent "Sakine Cansiz, une femme de  55 ans qui est l’une des fondateurs du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Son corps n'était pas encore "procéduralement identifié" jeudi mais les enquêteurs n'ont "aucun doute" sur son identité. Les deux autres victimes, âgée d'une trentaine d'années sont Fidan Dogan, représentante du Congrès National du Kurdistan (KNK), basée à Bruxelles, et Leyla Soylemez, une jeune activiste. Ces femmes étaient réfugiées en Europe, en France et en Belgique.

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La scène de crime. Selon les informations recueillies par Europe 1, un voisin dit avoir entendu une détonation à 18 heures. Mais ce sont des amis des victimes, inquiets de ne pas les avoir au téléphone, qui ont fini par donner l'alerte. Les policiers ont été appelés à 1h45 pour intervenir. Ils ont dû forcer la porte et ont alors découvert une scène de crime avec beaucoup de sang, selon les premières constatations.Trois douilles ont aussi été retrouvées.

L'émotion dans la communauté kurde. Dans la nuit de mercredi à jeudi, un rassemblement d'une centaine de personnes a été organisé. "Quand j’ai su ça, on a été très choqués, toute la population est très choquée, c’est la première fois que quelque chose comme ça arrive en Europe", a témoigné sur Europe 1, Leon Edart, responsable de la fédération des associations kurdes.

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Quelles pistes ? Pour Didier Billion, spécialiste de la Turquie, "il y a plusieurs pistes" après ce triple assassinat. La première trouve son origine dans les contacts actuels entre Abdullah Oçalan, le leader charismatique du PKK, avec des représentants de l'Etat turc, qui laissent entrevoir l'hypothèse d'un compromis entre le PKK et l'Etat Turc. "Nous savons qu'il y a déjà eu, dans les années précédentes, des èéglements de comptes", souligne Didier Billion. "L'autre hypothèse est la piste turque mais je ne vois pas qui en Turquie aujourd'hui aurait la capacité logistique et surtout l'intérêt de faire capoter les négociations", précise le chercheur.

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Un meurtre "horrible". François Hollande a qualifié jeudi ce triple assassinat de meurtre "horrible". De son côté, Manuel Valls, qui s'est rendu sur place, a dénoncé "un fait grave, tout à fait inacceptable". "L'enquête ne fait que commencer pour faire toute la lumière sur cet acte tout à fait insupportable", a-t-il ajouté. Les policiers n'écartent pour leur part aucune piste : la section antiterroriste de brigade criminelle parisienne et la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire sont co-saisies de cette enquête.