Soupçons de viols : un entraîneur "qui voulait plaire"

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avec Mathieu Bock et Guillaume Biet , modifié à
PROFIL - Au club de tennis de Sarcelles, on se souvient de ce père de deux enfants comme d'un homme au fort caractère.

Il a officié dans le club pendant près de dix ans. Aujourd'hui, l'entraîneur de tennis est soupçonné d'avoir violé trois de ses anciennes élèves de Sarcelles. L'homme, âgé de 48 ans, a reconnu un viol contre l'une de celles qui l'accusent d'avoir abusé d'elles entre 1999 et 2005. Mercredi, il a été mis en examen et incarcéré pour "viols et agressions sexuelles sur mineures par personne abusant de l'autorité conférée par ses fonctions".

Il faisait des promesses aux parents. Au club de tennis de Sarcelles on se souvient de ce père de deux enfants comme d'un homme au fort caractère, au point qu'il semblait exercer une emprise très forte sur ces élèves. Il avait par exemple promis aux parents d'une des jeunes filles de l'emmener au plus haut niveau. Ils passaient donc beaucoup de temps tous les deux, notamment lorsqu'ils se déplaçaient pour des tournois.

"Des relations assez proches avec les joueuses". Une ancienne joueuse du club de Sarcelles a d'ailleurs immédiatement pensé à Andrew Geddes, qui l'a également entraînée. Virginie, âgée de 25 ans aujourd'hui, se souvient qu'il entretenait une relation trouble avec les trois autres. Une relation qui l'avait dérangée. "Il a toujours eu des relations assez proches avec les joueuses", se rappelle-t-elle. "Lors d’un déplacement, une des joueuses l’avait rejoint en pyjama, en petite tenue, dans sa chambre d’hôtel. Une autre joueuse s’asseyait sur ses genoux", se souvient la jeune femme. Dérangée, Virginie en avait parlé à sa mère, qui avait transmis le message au président du club. Sans suite.

"Une emprise forte sur les jeunes". Il semble en effet que l'entraîneur usait à l'excès de son autorité et de son charisme auprès des jeunes joueuses. Une attitude qui les tétanisait et les mettait bien souvent en situation de faiblesse, raconte Marc Bosman, professeur de tennis, qui a été son collègue pendant plus de dix ans à Sarcelles. "Il avait une forte personnalité qui pouvait amoindrir l'autonomie de l'enfant. Il pouvait avoir une emprise forte sur les jeunes, et peut-être un peu plus, malheureusement, sur les filles. C'est vrai que parfois on plaisantait mais c'est vrai que c'était un peu gros, il faut le reconnaître", confie-t-il au micro d'Europe 1.

Le procureur de Nanterre, Robert Gelli, met également en avant la domination exercée par le statut de professeur d'Andrew Geddes. "Les faits qu'il a commis sont graves, sérieux lorsqu'on est dans une relation qui doit être de confiance entre un professeur et ses élèves", a déclaré le procureur. "L'utilisation et l'abus de la position dominante et de l'autorité est qualifiable, sinon de perversité, d'emprise ou de domination sur les personnes qui sont en état d'infériorité ou de faiblesse", a continué Robert Gelli.

"Quelqu'un qui voulait plaire". Marc Bosman évoque enfin un homme séducteur, affolé par le fait de vieillir. "C'est quelqu'un qui voulait plaire. Donc il était souvent bronzé, bien habillé. Il ne voulait pas vieillir. Je l'ai vu dernièrement, il était toujours pareil, rien ne changeait", se souvient l'entraîneur.

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