Son mari se pend au travail, elle reçoit la corde par La Poste

© Capture Twitter / La Voix du Nord
  • Copié
, modifié à
Alors qu'elle avait réclamé les effets personnels de son mari mort pendu sur son lieu de travail, Lysiane a notamment reçu la corde utilisée par le défunt.

Un tee-shirt, des chaussettes, une trousse de crayons... et une corde. Le 13 juin dernier, Lysiane a reçu par La Poste un colis contenant la sangle avec laquelle son mari s'est pendu. Ce dernier s'était suicidé quelques mois plus tôt, en février, sur son lieu de travail, à Berck, dans Pas-de-Calais. Pour Lysiane, l'envoi de ce colis macabre constitue une méthode d'intimidation de la part de l'ancien employeur de son conjoint. Le patron de l'entreprise a, pour sa part, présenté ses excuses à la veuve, évoquant "une erreur regrettable", rapporte La Voix du Nord.

Il se suicide quelques mois après une plainte. Le suicide de Jean-Michel remonte au 28 février dernier. L'homme, ouvrier de production dans une entreprise de fabrication de fibres textiles, est retrouvé mort pendu, au petit matin, dans le hangar où il travaillait. Selon le témoignage de sa femme, la victime avait porté plainte six mois auparavant contre un collègue qu'il accusait de harcèlement.

Pas un accident du travail selon les enquêteurs. Depuis, sa femme se bat pour que son suicide soit reconnu comme un "accident du travail". Un moyen de faire reconnaître la responsabilité de l'employé dans cette affaire et de percevoir 60 % du salaire de son mari et une rente pour son fils mineur. Lysiane a donc déposé une nouvelle plainte au commissariat. Mais dans son rapport, l’enquêtrice en charge du dossier pour la sécurité sociale n’a pas retenu cette qualification, rapporte La Voix du Nord.

"Vous imaginez le choc". Lysiane a donc demandé que lui soient rendus les effets personnels de son mari qui ont été exploités par les enquêteurs. "Le 13 juin, j’ai reçu un colis de 8 kg par livreur. À l’intérieur, il y avait un tee-shirt, des chaussettes, une trousse de crayons… et une corde. Vous imaginez le choc", confie-t-elle à La Voix du Nord. Pour Lysiane, il s'agit clairement d'une tentative d'intimidation, similaire à celles vécues par son mari.

"Une erreur regrettable" et des excuses. Le chef d'entreprise évoque, lui, "une erreur regrettable". Et de préciser : "La police nous avait demandé de réunir les effets personnels de votre mari et la corde en cas de besoin pour l’enquête. Lors de votre demande, nous avons expédié le colis préparé sans en vérifier le contenu. Je vous renouvelle mes excuses, déjà exprimées par téléphone, pour cette importante maladresse", écrit-il dans un courrier adressé à la conjointe du défunt.