Nantes : le père disait avoir "perdu la foi"

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avec Pierre de Cossette , modifié à
- Xavier Dupont de Ligonnès était très actif sur certains forums catholiques.

L’affaire de la tuerie de Nantes, au cours de laquelle Agnès Dupont de Ligonnès et ses quatre enfants de 13 à 20 ans ont été assassinés, rebondit sur Internet. Rumeurs et commentaires s’y multiplient, certains internautes se faisant même "enquêteurs" pour l’occasion.

Mais comme la mère de famille, le père était très engagé sur les forums Internet. Europe 1 a pu joindre Christophe, administrateur du site Cité catholique, Xavier de Ligonnès, était très actif depuis son inscription il y a deux ans. Ses derniers messages laissent deviner un homme à la dérive, qui se pose les mêmes questions et provoque une incompréhension certaine.

"L’impression de parler à un mur"

"Il revenait tout le temps sur les même sujets, c’était la question du temps, la question des anges, et puis au bout d’un moment il y a eu une certaine lassitude", témoigne Christophe.

Selon lui, "on avait un peu l’impression de parler à un mur" :

 

Et l’administrateur du site de poursuivre : "il faisait dévier tous les sujets sur ces quelques sujets qui l’obnubilaient et donc il avait été banni. Et puis ensuite il est revenu sous un autre pseudonyme et effectivement il s’est confié comme quoi il avait perdu la foi, apparemment il avait eu une enfance assez difficile". Dans ses derniers messages, le ton était même "injurieux et agressif", selon Christophe.

Le dernier localisé dans le Sud

En tout, Xavier de Ligonnès a posté environ 500 messages sous différents pseudonymes. Son dernier message, "c’était le 8 avril", un date à priori postérieure à la mort du reste de la famille. "Cela commençait par des insultes qui ont été modérées et puis ensuite il intervenait dans une discussion d’ordre théologique. C’est assez troublant effectivement", précise Christophe.

Autre détail important, le message a été envoyé depuis un ordinateur du Sud de la France. "On avait l’adresse IP (indicatif qui relie une adresse virtuelle à une adresse physique, ndlr) donc on savait que c’était cet utilisateur-là. Donc les données ont été transmises à la police judiciaire et c’est localisé dans le Sud de la France", ajoute l’administrateur du site Cité catholique.