Mort de Corentin : le chirurgien de Metz "effondré et anéanti"

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Noémi Marois , modifié à
FAIT DIVERS - Le chirurgien, qui a opéré Corentin décédé des suites de l’intervention, se dit "en deuil" et "anéanti". 

Dix jours après la mort d'un enfant pendant une banale opération de l'appendicite, le chirurgien, contacté par le Républicain lorrain, sort du silence. Alors qu'il fait l'objet d'une interdiction de bloc opératoire depuis l'accident, il dit vivre depuis "reclus", "effondré et anéanti". Rappel des faits : samedi 1er novembre, Corentin, âgé de 11 ans, est opéré de l'appendicite à Metz mais l'opération tourne mal. Il est transféré le lendemain à l'hôpital de Nancy, où il est décédé.

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"Je pleure". Le quotidien régional, qui a réussi à joindre par téléphone le chirurgien, a parlé à un homme qui semblait fatigué et sous le choc. "Je suis en deuil, monsieur, je pleure, ma femme pleure, mes enfants pleurent. Je suis effondré, anéanti", admet le praticien. 

"Je vis terré chez moi. Vous savez, c'était un accident. C'est tout ce que je peux vous dire sur les faits pour le moment", ajoute-t-il. Il dit même ignorer être l'objet d'une interdiction de bloc, "je n'ai rien d'officiel, rien d'écrit sur le sujet", avance-t-il. 

"Je suis toujours prêt à aider tout le monde". Le spécialiste de chirurgie thoracique et digestive qui pratique en libéral depuis plusieurs années à l'hôpital Claude-Bernard de Metz se décrit comme "très humain". "Demandez-le aux gens qui me connaissent, ils vous diront, je suis toujours prêt à aider tout le monde. J'opère des gens dans tous les milieux, des gens modestes avec la CMU (couverture maladie universelle). Je ne trouve pas les mots pour parler de ce qui s'est passé. C'est trop tôt", affirme-t-il. 

Selon plusieurs membres de l'hôpital Claude-Bernard, l'homme est considéré comme un médecin "humain, à l'écoute et compétent". Le 1er novembre, lorsqu'il a opéré Corentin, il était dans un état normal, comme l'ont assuré plusieurs sources. 

Bientôt entendu par la police. Depuis la mort de l'enfant, l'affaire s'est emballée. La famille a porté plainte, plusieurs enquêtes (interne, administrative et judiciaire) ont débuté et une information judiciaire contre X pour homicide involontaire a été ouverte. Le praticien devrait être prochainement entendu par la police judiciaire.