Les tortionnaires de William aux assises

C'est dans ce bâtiment en ruine dans les environs d'Aix-en-Provence que le corps de William Modolo, 20 ans, a été retrouvé.
C'est dans ce bâtiment en ruine dans les environs d'Aix-en-Provence que le corps de William Modolo, 20 ans, a été retrouvé. © MAXPPP
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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Six personnes sont jugées lundi pour avoir torturé et tué un jeune homme en mai 2006.

Après avoir torturé William Modolo, ils avaient "voté" sa mise à mort et l’avaient achevé à coups de pierres. C’est pour cet assassinat et ces actes de torture et de barbarie que six personnes sont jugées lundi devant les assises des Bouches-du-Rhône.

Originaire de la région d’Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, Wiliam Modolo avait été retrouvé le 22 mai 2006, à Saint-Cannat, dans les environs d’Aix-en-Provence. Son corps portait de nombreuses traces de brûlures et de viol, ses agresseurs lui avaient arraché douze dents.

"Cette affaire n'a pas de nom, ce qu'ils lui ont fait, c'est abject", a dénoncé Monique Touitou, l’avocate de la famille Modolo. Les accusés, selon elle, "ont fait assaut d'imagination dans l'horreur" et la victime n'était pour eux "plus un être humain : c'était une chose".

Flirt mortel avec le groupe de marginaux

Les accusés ont en commun un parcours chaotique : vivant en marge de la société, en rupture totale avec leurs familles, ils étaient tous des consommateurs fréquents de drogue et d’alcool.

En mars 2006, William Modolo avait rencontré ce groupe installé dans une caravane à l’extérieur de la commune d’Aix-en-Provence. C’est probablement pour l’une des femmes du groupe que William Modolo aurait continué à fréquenter le groupe, avant que ce dernier ne l’agresse et ne le tue deux mois plus tard.

Un assassinat sans mobile évident

Le motif du meurtre reste encore incertain. Selon les dépositions des ses agresseurs, William Modolo aurait été tué pour avoir soit volé un sous-vêtement féminin dans la caravane, soit dérobé un saucisson. Selon une autre version, le jeune homme se serait attiré les foudres du groupe pour avoir endommagé le groupe électrogène du campement, selon Le Parisien.

C'est grâce à la déposition en gendarmerie de l'une des membres du groupe, Barbara Jean-Louis, 28 ans, que les autres agresseurs présumés ont été arrêtés. Depuis, Arnaud Frapech, 30 ans, Franck Julien, 39 ans, Jean-Pierre Planqueel, 32 ans, Aurélie Piteux, 24 ans, et Lucien Boursier, 57 ans, sont en prison. Jean-Pierre Planqueel est accusé d'assassinat tandis que les autres sont mis en cause pour complicité, torture et actes de barbarie.