Le viticulteur bio qui refusait de traiter ses vignes relaxé

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avec AFP , modifié à
Sa relaxe jeudi par la cour d'appel de Dijon sonne pour Emmanuel Giboulot comme une "victoire de la mobilisation citoyenne".

Sa relaxe jeudi par la cour d'appel de Dijon sonne pour Emmanuel Giboulot comme une "victoire de la mobilisation citoyenne". Ce viticulteur bio, poursuivi pour avoir refusé de traiter ses vignes, ressort blanchi, se félicitant d'avoir ouvert "le débat" sur les pesticides. "C'est une victoire de la mobilisation citoyenne, c'est être lanceur d'alerte", a déclaré, à l'issue du prononcé de sa relaxe par la cour d'appel, Emmanuel Giboulot, acclamé par son comité de soutien.

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Il refuse les pesticides pour ses vignes. L'affaire débute au printemps 2013. La découverte près de Beaune de foyers de flavescence dorée - une maladie mortelle de la vigne - conduit le préfet à imposer de traiter tous les vignobles du département. Objectif : lutter contre la cicadelle, l'insecte qui répand la maladie.

Viticulteur en biodynamie depuis les années 1970, Emmanuel Giboulot s'y est refusé sur les dix hectares qu'il exploite en Côte-de-Beaune et Haute-Côte de Nuits. Même à la pyréthrine, pesticide naturel. Après un contrôle en juillet 2013 de la Direction régionale de l'agriculture, il avait été convoqué devant la justice et encourait six mois d'emprisonnement et 30.000 euros d'amende.

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Condamné... puis relaxé. Erigé en symbole par certains écologistes, Emmanuel Giboulot avait été condamné en avril par le tribunal correctionnel de Dijon à une amende de 1.000 euros, dont la moitié avec sursis. En appel, il a obtenu la relaxe. La cour, dont l'arrêt a pu être consulté, a notamment retenu que l'arrêté préfectoral incriminé, qui devait être approuvé par le ministère de l'Agriculture, "ne justifi(ait) pas de cette approbation".

Une décision qui fait "primer le bon sens". L'eurodéputé EELV José Bové a salué dans un communiqué une décision qui fait "primer le bon sens", rappelant que "la France s'est engagée à réduire de 50 % sa consommation de pesticides d'ici 2018". Selon Michel Perreau, membre du comité de soutien du vigneron, cette affaire, qui révèle une "prise de conscience que la qualité de l'agriculture fait partie du patrimoine", "ne va pas laisser indifférent les agriculteurs et les viticulteurs".