Isère : deux agresseurs mis en examen

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avec Emilie Nora , modifié à
Deux des trois membres du trio qui aurait sévi à Echirolles ont été mis en examen vendredi.

Les deux jeunes hommes soupçonnés d'une série d'agressions dans la région de Grenoble ont été mis en examen pour viol en réunion, enlèvements et séquestrations, escroqueries et vols avec arme vendredi. Ils avaient été arrêtés et placés en garde à vue mercredi après une série d’agressions dans la banlieue de Grenoble. Agés de 19 et 20 ans, ils étaient connus jusque-là pour des faits de petite délinquance. Mais ils auraient basculé dans un déchaînement de violence au cours des derniers jours.

Des victimes "extrêmement choquées"

Parmi leurs victimes présumées : un couple d’Echirolles séquestré lundi matin, pendant une heure et demie, à son domicile. La femme aurait été violée par deux des agresseurs pendant que le troisième maintenait son compagnon sous la menace d’une arme. A son arrivée à la clinique où elle a finalement pu trouver refuge, elle était "extrêmement choquée", raconte une des responsables de l’établissement interrogée par Europe 1.

"Des traces ADN des deux jeunes hommes ont été relevées sur la scène du viol", a expliqué le procureur de la République Jean Philippe, qui a requis leur placement en détention provisoire.

Les trois agresseurs présumés avaient réussi à s’enfuir avec la voiture et les biens de valeur du couple. Le trio a en fait été confondu alors qu'ils mangeaient dans un restaurant avec la carte bleue de l'une de leurs précédentes victimes et identifié grâce à une caméra de vidéosurveillance dans l'établissement.

Le troisième homme identifié

Le troisième agresseur est toujours en fuite. Agé de 19 ans, il est décrit comme "marginal" et identifié par la police. Le suspect avait été localisé par les enquêteurs mercredi, qui l'ont joint par téléphone. Mais il a refusé de se rendre alors qu’il avait reconnu une partie des faits. Puis le contact téléphonique a été perdu, l’individu ayant coupé son téléphone portable.

Les deux autres hommes, auditionnés mercredi après-midi, ont nié les faits. L'un d'eux, confondu par ses empreintes digitales, a reconnu toutefois s'être rendu sur les lieux du drame.

"Un sentiment de toute-puissance"

L'enquête se poursuit car ce trio est aussi soupçonné d'avoir séquestré quatre étudiants samedi matin, toujours à Echirolles, avant de voler leurs téléphones portables, leurs cartes bleues et leurs ordinateurs. Ils sont également suspectés d'avoir perpétré une troisième agression le 19 mai, encore à Echirolles, au cours de laquelle ils avaient subtilisé et utilisé la carte bleue d'un jeune homme sous la menace d'un couteau. Et puis, ils ont reconnu lors de leur garde à vue une quatrième agression concernant un vol au préjudice de deux étudiantes chinoises le 17 mai à Grenoble, a-t-appris de source judiciaire.

Les trois agresseurs présumés sont sans emploi et "désocialisés", selon les enquêteurs. Ils étaient déjà connus des services de police pour des dégradations, des vols et pour l'un d'entre eux pour un vol à main armée. Mus par "un sentiment de toute-puissance", les trois jeunes gens ressentaient "un sentiment d'impunité" et "ne s'attendaient pas à leur interpellation", a précisé une source policière.

Ils encourent jusqu'à 20 ans de prison selon le parquet.