Il escroque Pôle Emploi depuis sa prison

Pour fabriquer des faux documents administratifs, l'escroc aurait utilisé un ordinateur au sein de la prison.
Pour fabriquer des faux documents administratifs, l'escroc aurait utilisé un ordinateur au sein de la prison. © Max PPP
  • Copié
Huit pensionnaires de la prison de Nantes étaient déclarés comme salariés d'une entreprise.

Pas besoin d'être en liberté pour commettre une arnaque. Un homme d'une cinquantaine d'années, incarcéré à la prison de Nantes, a proposé à d'autres détenus des "kits", clés en main, pour escroquer Pôle Emploi et toucher les allocations de retour à l'emploi, raconte le quotidien Ouest France.

Pour fabriquer des faux documents administratifs, l'escroc aurait utilisé un ordinateur au sein de la prison avec vraisemblablement l'aide d'une autre personne pour récupérer les fameux formulaires. Selon l'enquête du quotidien, les détenus se seraient engagés à reverser, en retour, une partie des allocations fraudées. Le préjudice total pour Pôle Emploi se chiffrerait autour de 200.000 euros. Les personnes impliquées doivent être convoquées au tribunal correctionnel à la fin de l'été.

Des bulletins de salaires

L'escroquerie a été débusquée en février 2011 par les gendarmes de Saint-Nazaire alors qu'ils enquêtent sur la mort de Laëtitia Perrais, la jeune fille tuée en janvier 2011 à Pornic en Loire-Atlantique. Les gendarmes tombent, par hasard lors de perquisitions, sur des bulletins de salaires qui datent de juin 2011 et qui ont été établis par une société basée dans la Sarthe.

En menant l'enquête dans les fichiers de l'Urssaf, ils découvriront que cette entreprise est sans activité depuis 1996, que son patron est actuellement en prison et qu'il a encore huit salariés à charge.

Des allocations chômage

En plus de ne pas être salariés de cette entreprise fantôme, les escrocs étaient tous déjà au centre pénitentiaire. Le comble dans cette affaire : quatre d'entre eux touchaient des allocations chômage pour avoir potentiellement travaillé pendant la durée de leur détention.