GIPN : les 40 ans des "hommes en noir"

Le GIPN, unité d'élite de la Police nationale
Le GIPN, unité d'élite de la Police nationale © Sicop
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VIDEO - Manuel Valls a rendu hommage à cette unité. A ne pas confondre avec le Raid ou le GIGN.

Du Raid, on connaît l'assaut de l'appartement de Mohamed Merah et ces longues minutes toutes en détonations et panaches de fumée. Il  y a plus longtemps encore, en 1994, on se souvient de ces hommes du GIGN, fonçant accrochés à des passerelles motorisées sur un avion d'Air France détourné par un commando de terroristes.

Pourtant, partout en France depuis 1972, d'autres "hommes en noir", plus éloignés des caméras de télévisions, interviennent dans des situations à hauts risques. Ces hommes, ce sont les membres du Groupe d'intervention de la police nationale (GIPN). Une unité d'élite, la plus ancienne existante en France, qu'a honoré lundi le ministre de l'Intérieur Manuel Valls en présidant, près de Lyon, la cérémonie du quarantième anniversaire de sa création et dont Europe1.fr vous dresse ici le portrait.

Les JO de Munich, élément déclencheur

Le GIPN est "né"... à Munich lors des Jeux olympiques de 1972. La prise d'otage et l'assassinat d'athlètes israéliens par un commando palestinien a été vécu comme un cataclysme partout dans le monde, y compris en France. Craignant de se trouver un jour confronté à une telle menace, le gouvernement français a alors décidé de créer une force de police capable de faire face à une telle situation. Le premier GIPN a vu le jour à Marseille la même année, sous l'impulsion du célèbre commissaire divisionnaire Georges Nguyen Van Loc,  dit "le Chinois".

Il existe aujourd'hui dix GIPN, répartis dans dix grandes villes de province et d'Outre-mer. Ils dépendent de la Direction centrale de la sécurité publique, le service de la police nationale dédié aux grandes agglomérations.

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GIPN et Raid, deux groupes distincts

L'ensemble des GIPN forment, avec  le Raid, la Force d'intervention de la Police Nationale (FIPN). Mais GIPN et Raid, ce n'est pas la même chose. Le Raid  (Recherche, assistance, intervention, dissuasion) dépend de la Direction générale de la Police Nationale (DGPN) et ne peut intervenir que sur ordre du directeur général de la police nationale. S'il dispose d'une zone de compétence locale  autour de Paris, il peut aussi intervenir sur l'ensemble du territoire et lorsque les GIPN et la situation nécessitent un renfort. Dans ce cas, le commandement du Raid prend la main sur les opérations. Un exemple ? Toulouse et l'assaut donné par le Raid contre l'appartement de Mohamed Merah, alors que le GIPN a également été dépêché sur place.

Le Raid est également souvent comparé (et opposé) à son équivalent militaire qu'est le GIGN, différent donc aussi du GIPN.

Des missions multiples

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© Sicop 2012

Prises d'otage, forcenés, mutineries de détenus… autant de situations à haut risques sur lesquelles sont dépêchés les GIPN, de Marseille à Lille.  Dans les faits, lorsqu'en juin dernier, un forcené prend en otage un vigile d'un bureau local de Météo-France à Toulouse, le GIPN est intervenu. Toujours dans la ville Rose, lorsqu'un schizophrène en rupture de traitement tente d'imiter Mohamed Merah en prenant plusieurs otages dans une banque, le GIPN est réquisitionné.  Plus récemment, c'est encore le GIPN qui a mené l'ensemble des actions contre le "groupe de Cannes", notamment à Strasbourg, où le djihadiste présumé Jérémie Louis-Sidney a trouvé la mort.