Disparition de 124 copies du bac : l'enseignante relaxée

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Chloé Pilorget-Rezzouk avec AFP , modifié à
Une professeure avait accusé son compagnon d'avoir volé ses copies de bac, en 2014, alors que c'est elle qui les avait jetées.

L'info. Elle avait accusé son ex-compagnon du vol de 124 copies du bac. Les précieux documents avaient finalement été retrouvés intactes dans une poubelle. La professeure de philosophie poursuivie pour "dénonciation calomnieuse et abus de confiance" a été relaxée mardi par le tribunal correctionnel de Saint-Quentin, dans l'Aisne, a-t-on appris auprès de son avocate.

En vertu du bénéfice du doute. "Le tribunal l'a relaxée au bénéfice du doute, estimant qu'il y avait trop d'incertitudes dans ce dossier", a précisé Me Stéphanie Cacheux, son avocate. "Ma cliente a un sentiment de justice même si elle aurait préféré une décision plus nette de la part des magistrats", a-t-elle ajouté. Lors de l'audience, le 20 janvier dernier, le procureur avait requis une peine de six mois de prison avec sursis et une injonction de soin mettant en doute les propos de la prévenue. 

>> Mise à jour du 4 mars : Le parquet a fait appel de la décision du tribunal correctionnel de Saint-Quentin qui a relaxé l'enseignante. Le procureur de la République avait requis une peine de six mois de prison avec sursis et une injonction de soin.

Un ex-conjoint "violent et alcoolique" ? L'enseignante de 49 ans avait affirmé à la barre que son ancien compagnon, alcoolique et violent selon elle, lui avait volé les copies de l'épreuve de philosophie qu'elle devait corriger, pour lui extorquer de l'argent. Devant les juges, elle avait affirmé que c'était cet homme, par ailleurs condamné à deux reprises pour des violences à son encontre, qui avait jeté les copies dans la poubelle située en face de son domicile, ce que l'intéressé avait nié à son tour à la barre.

Les copies retrouvées dans sa poubelle. Au lendemain du vol, le 18 juin 2014, l'enseignante alertait la police qui avait alors perquisitionné, sans succès, le domicile de l'homme qu'elle accusait et qui niait toute implication pendant sa garde à vue. Les enquêteurs avaient ensuite fouillé le domicile de l'enseignante et retrouvé dans une poubelle individuelle posée devant l'entrée les copies intactes qui avaient alors été redistribuées à d'autres examinateurs, sans conséquence pour les élèves. 

Soignée depuis plusieurs années pour dépression, l'enseignante est en arrêt maladie depuis les faits et devrait reprendre ses cours dans les semaines à venir, selon Me Cacheux.