Chasseur et garde-chasse se plombent

Le chasseur et le garde chasse ne se sont pas compris. Bilan : les médecins leur ont enlevé 32 plombs.
Le chasseur et le garde chasse ne se sont pas compris. Bilan : les médecins leur ont enlevé 32 plombs. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
Les deux hommes s’étaient truffés de plomb, la justice leur a retiré leur permis et leurs armes.

Se disputant un territoire de chasse, le chasseur et le garde-chasse s'étaient arrosés de plomb fin octobre. Mardi, le tribunal correctionnel d'Arras les a condamnés à 18 mois et 10 mois de prison avec sursis.

Les deux hommes, un boucher à la retraite et un employé de CPAM tous deux âgés d'une soixantaine d'années, ont également écopé d'une interdiction de port d'arme pendant cinq ans et d'une amende de 1.000 euros chacun. Leurs armes vont être saisies. Le parquet avait requis 24 mois dont 14 avec sursis contre le chasseur et 15 mois dont 12 avec sursis contre le garde.

Un premier tir de semonce

L'incident remonte au 31 octobre, jour d'ouverture de la chasse au bois à Ytres, près de Bapaume, dans le sud du Pas-de-Calais. Les deux chiens du garde s'aventurent près d'un bois appartenant au chasseur.

Ce dernier, après avoir demandé au garde de rappeler ses limiers, tire une cartouche dans leur direction, "sans l'intention de les toucher", a-t-il expliqué à la barre.

Effrayé, l’autre tir à son tour

"J'ai eu très peur, j'ai voulu sauver mes chiens. J'ai épaulé et tiré à mon tour, en visant le sol" devant le chasseur, s'est justifié le garde, qui présentera une alcoolémie de 0,64 g d'alcool par litre de sang lors de sa garde à vue.

Le chasseur, distant d'une trentaine de mètres, prend une dizaine de plombs dans les jambes. Aussitôt, une troisième détonation truffe le garde de plomb. Les médecins en comptabiliseront 32 au total.

"Si j'avais voulu viser, il en aurait pris plus"

"J'ai été déséquilibré par le tir (du garde), et c'est là que le coup est parti. Si j'avais voulu viser, il en aurait pris plus", s'est défendu le chasseur. Une version contestée par le garde qui affirme avoir eu le temps de se protéger le visage en voyant le chasseur épauler.

Le chasseur a été très légèrement blessé. Le garde-chasse, plus sérieusement touché au visage, aux bras et aux jambes, s'était vu prescrire 4 jours d'ITT.